Venise
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Le pape François est devenu le premier pontife à visiter le festival d’art contemporain de Venise lors d’un voyage qui l’a vu visiter une prison pour femmes et réhabiliter la réputation d’un artiste américain pionnier.
Le pape, âgé de 87 ans, s’est rendu en hélicoptère le 28 avril dans cette ville du nord-est de l’Italie, atterrissant à la prison de l’île de la Giudecca, dans la lagune vénitienne, reprise par le Saint-Siège pour la biennale de huit mois.
Organisé par Chiara Parisi et Bruno Racine, le pavillon – intitulé « Con i miei occhi » (qui se traduit par « Avec mes yeux ») – reflète la préoccupation du pape pour les exclus de la société, en particulier les prisonniers, et comprend des œuvres de plusieurs artistes féminines. Francis a commencé son voyage à Venise en saluant chacun des quelque 80 détenus présents dans la cour de la prison, dont plusieurs participent à l’exposition.
La poésie de certains détenus a été placée sur les murs de la prison, tandis que d’autres jouent dans un court métrage du réalisateur italien Marco Perego et de son épouse, l’actrice Zoe Saldaña, star du film « Avatar ». films. (Saldana incarne une prisonnière le jour de sa libération aux côtés d’autres détenues.)
« Paradoxalement, un séjour en prison peut marquer le début de quelque chose de nouveau… comme le symbolise l’événement artistique que vous organisez », leur a expliqué Francis. « N’oublions pas que nous avons tous des erreurs à pardonner et des blessures à panser – moi aussi. »
Médias du Vatican via Getty Images
Le pape François est le premier pontife à visiter l’exposition d’art contemporain.
Ensuite, dans la chapelle de la prison, le Pape a rencontré les artistes impliqués dans la biennale et dans le pavillon du Saint-Siège, où il leur a expliqué que leur travail pouvait contribuer à lutter contre le racisme, la xénophobie, le « déséquilibre » écologique, la « peur de la pauvreté » et les inégalités.
« Le monde a besoin d’artistes », ai-je souligné.
Sa rencontre avec eux a également marqué une réhabilitation pour Corita Kent, connue sous le nom de « nonne du pop art », dont les œuvres sont exposées dans le pavillon du Saint-Siège mais qui, dans le passé, s’est heurtée à la résistance d’un puissant cardinal. Lors de son discours, le pape a distingué Kent – avec Frida Kahlo et Louise Bourgeois – comme des artistes féminines dont les œuvres ont « quelque chose d’important à nous apprendre ».
Kent, une religieuse de la communauté du Cœur Immaculé de Marie de Los Angeles qui a ensuite quitté l’ordre, était réputée pour ses sérigraphies colorées qui sensibilisaient à l’injustice raciale et défendaient les droits civiques. Mais à la fin des années 1950 et dans les années 1960, son ordre religieux progressiste s’est heurté au cardinal archevêque de Los Angeles, James McIntyre, qui avait une aversion particulière pour certains arts de Kent, les qualifiant de blasphématoires.
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Pour 2024, la Biennale de Venise a choisi le thème « Les étrangers partout » et cherche à mettre en lumière des artistes issus de milieux marginalisés.
Bien qu’il ait été aux prises avec des problèmes de santé ces derniers mois, Francis a semblé animé et engagé lors de son séjour à Venise lors d’un voyage qui n’a duré que cinq heures et a été riche en événements. À un moment donné, il a plaisanté avec un journaliste local sur la météo et a déclaré que chaque fois qu’il allait dans une prison, il demandait : « pourquoi eux et pas moi ?
François a parcouru Venise sur un bateau à moteur, une voiturette de golf à ciel ouvert sur laquelle sont gravés les armoiries du Saint-Siège, ainsi que sur son fauteuil roulant, qu’il utilise de plus en plus en raison de ses difficultés de mobilité.
Parallèlement au voyage à la prison pour femmes, François a également tenu une réunion avec des jeunes, présidé une messe en plein air sur la place Saint-Marc, dirigé la prière du dimanche de midi et prié devant les reliques de Saint-Marc dans la basilique. .
Au cours de son homélie, il a mis en garde contre les menaces auxquelles Venise est confrontée, notamment celles liées au changement climatique, affirmant que l’élévation du niveau de la mer signifie que la ville « pourrait cesser d’exister » et a évoqué la nécessité d’une « gestion adéquate du tourisme ». Sa visite intervient quelques jours seulement après que Venise a commencé à facturer des frais d’entrée aux excursionnistes.
Le Vatican est entré pour la première fois dans un pavillon pour la biennale en 2013, mais c’est la première fois qu’il est exposé dans une prison. Le pavillon 2024 a été commandé par son bureau culturel, dirigé par le prélat portugais, le cardinal José Tolentino de Mendonça, poète primé. Le cardinal a expliqué que le pavillon est une tentative d’impliquer les visiteurs « directement dans la réalité ».
Comme il s’agit d’une prison en activité, ceux qui visitent le pavillon du Saint-Siège doivent rendre leur téléphone portable, tandis que la façade du bâtiment est recouverte d’une fresque murale représentant la plante de deux pieds sales de Maurizio Cattelan, connu pour sa sculpture. du pape Jean-Paul II frappé par une météorite.
La Biennale de Venise a eu lieu pour la première fois en 1895 et a lieu tous les deux ans, chaque pays possédant son propre pavillon (le Vatican est le plus petit territoire souverain du monde). Pour 2024, il a choisi le thème « Les étrangers partout » et cherche à mettre en valeur des artistes issus de milieux marginalisés.
