Les anciens otages du 7 octobre lancent un appel à la liberté depuis Auschwitz

Les anciens otages du 7 octobre lancent un appel à la liberté depuis Auschwitz
Les anciens otages du 7 octobre lancent un appel à la liberté depuis Auschwitz
-

Les otages libérés de Gaza, Gabriela Leimberg et son frère Fernando Marman se sont rendus à Auschwitz pour la première fois cette semaine et ont déclaré qu’ils ne voulaient qu’une chose : la liberté pour tous les autres.

Lundi, une délégation israélienne composée de proches des personnes encore détenues, de survivants des attaques militantes du 7 octobre et de parents endeuillés s’est jointe à la Marche annuelle des vivants au complexe d’Auschwitz-Birkenau, ancien camp de la mort nazi en Pologne.

Tous portaient des rubans jaunes traditionnels en solidarité avec les personnes toujours retenues en otages dans la bande de Gaza, où Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas sont en guerre depuis sept mois.

“Pour nous, c’est encore le 7 octobre et ce sera le cas jusqu’à ce que tous les otages rentrent à la maison”, a déclaré Leimberg à l’AFP devant la porte interdite d’Auschwitz.

Ce jour-là, des militants du Hamas basés à Gaza ont attaqué des communautés israéliennes proches du territoire côtier, tuant plus de 1.170 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de chiffres officiels israéliens.

En réponse, Israël s’est engagé à éradiquer le Hamas et a lancé une offensive militaire qui a tué au moins 34 904 personnes à Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas.

Des pourparlers médiatisés sur un éventuel cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages sont en cours au Caire. S’ils réussissent, ce ne sera que la deuxième pause dans un conflit qui a alarmé le monde.

Certains manifestants en Pologne ont déclaré que le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devrait accepter un cessez-le-feu qui permettrait aux otages restants de rentrer chez eux.

Leimberg a été libérée avec sa sœur lors d’une trêve d’une semaine en novembre qui a vu plus de 100 otages libérés, parmi lesquels 80 Israéliens en échange de 240 prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Marman, son frère, était l’un des deux otages sauvés lors d’un raid meurtrier israélien à Gaza.

Sur les plus de 250 otages capturés le 7 octobre, Israël estime qu’il en reste 128 à Gaza, dont 36 qui, selon les autorités, sont mortes.

– « Ramenez-les à la maison MAINTENANT ! » –

Le jour qui a déclenché la guerre, Leimberg se trouvait au kibboutz Nir Yitzhak, près de Gaza, avec quatre autres proches, dont son frère, lorsque les militants du Hamas ont attaqué.

Ils se sont précipités vers la pièce sécurisée de la maison et ont tenté en vain de bloquer la porte avec une chaise. Ils ont été enlevés et emmenés à Gaza.

Désormais libre, Leimberg refuse de comparer l’attaque du Hamas à l’Holocauste, contrairement à certaines personnalités éminentes d’Israël.

Elle dit qu’elle souhaite un accord le plus rapidement possible afin que les otages restants puissent également être libres.

“Il y a quatre-vingts ans, les Juifs étaient dispersés partout dans le monde, mais aujourd’hui nous avons un Etat”, a-t-elle déclaré à l’AFP.

“Le 7 octobre, nous avons été abandonnés. Les gens nous ont assassinés et l’État ne nous a pas protégés.

“Je veux cet accord (de cessez-le-feu) demain, le plus rapidement possible”, a déclaré Leimberg, soulignant le message gravé sur son T-shirt: “Ramenez-les à la maison MAINTENANT!”.

Daniel Louz, aujourd’hui âgé de 90 ans, a survécu à l’Holocauste en France et, cette semaine, pour la première fois, il se trouvait sur le lieu où les nazis ont exterminé nombre de ses proches.

Le 7 octobre, il se trouvait dans le kibboutz Beeri et a commis une seconde mort lors de l’attaque du Hamas. Ses voisins ont été assassinés, mais sa maison n’a pas été attaquée.

“Je crois que les âmes de mes proches morts à Auschwitz m’ont protégé pour que je puisse raconter leur histoire”, a-t-il déclaré, incapable de retenir ses larmes.

Lors de la cérémonie de Birkenau, Louz a été invité à allumer une torche à la mémoire des victimes de l’Holocauste et il l’a dédiée aux victimes du 7 octobre.

“Ce qui s’est passé pendant la guerre a été traumatisant, mais le 7 octobre, j’ai eu peur pour ma vie”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Louz et d’autres survivants du 7 octobre ont été applaudis par la foule lors d’une marche par ailleurs silencieuse.

Le long du parcours de cinq kilomètres de la marche, un petit groupe de manifestants a brandi des drapeaux palestiniens, accusant Israël de « génocide » à Gaza.

La réponse des manifestants était simple : « Le peuple juif est vivant ».

mib/gl/ib/srm/bc

-

PREV Une famille locale sans domicile suite à l’incendie d’une maison en rangée
NEXT Analyse technique du pétrole brut – Rebond du chat mort ou début d’un rallye ?