Les menaces et les déplacements contre les dirigeants sociaux augmentent à Huila

Les menaces et les déplacements contre les dirigeants sociaux augmentent à Huila
Les menaces et les déplacements contre les dirigeants sociaux augmentent à Huila
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La coordinatrice de la table départementale des victimes, Edna Rocío Pinto, a mis en garde contre l’augmentation des menaces et le risque de déplacement auxquels sont confrontés six leaders sociaux de Huila. Des menaces qui persistent, générant un climat de peur au sein des communautés.

JOURNAL DE HUILA, GROS PLAN

Edna Rocío Pinto, coordinatrice de la table départementale des victimes, a élevé la voix pour dénoncer une situation préoccupante dans le département de Huila : l’augmentation des menaces et le risque de déplacement auxquels sont confrontés six leaders sociaux et communautaires de la région.

Pinto a souligné que, malgré les efforts de la Force Publique, les menaces persistent et s’intensifient, même si les rapports officiels ne reflètent pas correctement cette situation. Ce manque d’enregistrement adéquat est largement attribué à la peur et à la réticence de la population à se déclarer en raison de la vulnérabilité constante dans laquelle elle vit, en particulier dans les zones rurales.

La coordinatrice de la table départementale des victimes a exprimé son inquiétude face à l’absence de garanties de non-répétition dans le département, soulignant que le silence imposé par la peur n’est que le reflet du manque de sécurité et de confidentialité pour ceux qui décident de parler. voix.

Ils ont identifié les six dirigeants menacés, mais n’ont pour l’instant pas formalisé les plaintes par crainte de représailles. « À l’heure actuelle, je sais qu’il y a six dirigeants menacés à Huila. Ils m’ont dit qu’ils ne l’avaient pas signalé aux autorités départementales et qu’ils n’envisageaient pas non plus de le faire. Ils m’ont approché parce qu’ils voient en moi, en tant que porte-parole des victimes, cette voix qui peut porter plainte auprès des entités nationales », a déclaré la représentante des victimes, Edna Rocío Pinto.

Le manque de garanties de sécurité a conduit six dirigeants menacés à garder le silence, augmentant ainsi le risque de violence et de déplacement dans la région de Huila.

Pinto a révélé une tendance alarmante quant à l’origine des menaces : des individus se faisant passer pour des membres des dissidents des FARC convoquent les dirigeants à des réunions. Ces réunions clandestines ont lieu dans différents villages des municipalités d’Algésiras, Garzón, Pitalito, Isnos et San Agustín, semant la peur parmi les communautés et générant une atmosphère d’incertitude et de danger.

Selon ce qu’a exprimé le porte-parole des victimes du conflit armé, les dirigeants qui ont reçu des menaces « ne se sont pas présentés aux autorités de Huila car, selon elles, il n’y a aucune garantie de confidentialité. “Ils m’ont dit qu’ils avaient été convoqués pour participer à certaines réunions qu’ils organisent dans certains villages et que les personnes qui les convoquaient s’identifiaient comme membres des dissidents des FARC”.

Face à cette situation, le coordinateur de la table départementale des victimes a exhorté les autorités à prendre des mesures urgentes pour protéger l’intégrité des dirigeants menacés et garantir un environnement sûr pour l’exercice de leur travail en faveur des communautés les plus vulnérables de Huila.

Un chiffre inquiétant

Depuis la signature de l’Accord de paix en Colombie, une vague de violence effrayante a coûté la vie à 37 leaders sociaux dans le département de Huila, selon un rapport de l’Observatoire des droits de l’homme et des conflits de l’Institut d’études sur la paix – Indepaz.

Le plus alarmant est que 97 % des victimes de ces homicides étaient des hommes, ce qui met en évidence une tendance inquiétante en matière de genre dans ces crimes. L’observatoire a développé un visualiseur qui détaille les chiffres des homicides de dirigeants sociaux depuis la signature de l’accord de paix historique dans le pays.

Ce visualiseur, outil crucial pour comprendre l’ampleur de cette crise, permet de filtrer les données par années, secteurs, sexe, communes et départements. En analysant spécifiquement le panorama du département de Huila, il apparaît évident que l’année 2020 a été la plus meurtrière, avec onze homicides enregistrés. En revanche, 2017 a enregistré le plus faible nombre de décès, avec un seul cas signalé.

Concernant le type de leadership, les chiffres suivants ressortent : les dirigeants communautaires, les dirigeants paysans et les dirigeants communaux représentent la majorité des victimes, suivis par les dirigeants indigènes, les dirigeants politiques et les fonctionnaires. Parmi les victimes figuraient trois femmes et 33 hommes.

Les dirigeants assassinés représentaient un large éventail de dirigeants, notamment des dirigeants environnementaux, paysans, communautaires, culturels, autochtones, LGTBI, des politiciens, des fonctionnaires et des membres des populations victimes.

Ce rapport détaille les noms des victimes et leurs rôles dans la communauté, en soulignant le sacrifice de personnes comme Marcelina Canacué, Luis Gerardo Ochoa Sánchez, Gabriel Muñoz et bien d’autres qui ont perdu la vie en défendant les droits humains, l’environnement et la justice sociale.

Ce décompte tragique de vies perdues s’étend de 2016 à 2023, avec des noms comme Humberto Díaz Tierradentro, Jairo Ortiz, Mireya Hernández Guevara et Juan David Chávez, entre autres, marqués par la violence qui continue de ravager la région.

Face à cette crise croissante, selon Indepaz, la société civile et les autorités locales et nationales doivent s’unir dans un effort concerté pour s’attaquer aux causes sous-jacentes de cette violence, assurer la protection des dirigeants sociaux et traduire les responsables en justice. Ce n’est qu’ainsi que l’héritage de ceux qui ont sacrifié leur vie dans la quête d’un pays plus juste et plus pacifique pourra être dignement honoré.

L’augmentation de la violence contre les dirigeants sociaux est une préoccupation croissante dans le département de Huila et dans toute la Colombie. Les organisations de défense des droits humains et la communauté en général exigent des actions fortes de la part des autorités pour protéger ces dirigeants et garantir un environnement sûr pour leur travail de construction de la paix et de la justice sociale.

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