Paola Jirón, « La vision indigène du territoire au Chili nous aide à comprendre qu’il n’y a pas de division entre les personnes et le territoire » > UCT

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L’actuel Président National du Conseil National de Développement Territorial a abordé le panorama local dans le cadre des 25 ans du Laboratoire d’Aménagement Territorial de l’UCT

Comme défi pour faire avancer les questions de durabilité et de développement multisectoriel dans le pays, en 2023 le Gouvernement, à travers une lettre officielle, a donné son feu vert à la création du nouveau Conseil National de Développement Territorial CNDT, unifiant à la fois le Conseil de Développement Urbain (2014) et le Conseil du développement rural (2020).

L’objectif du nouveau conglomérat cherche à avancer vers la construction d’une approche intersectorielle, soutenue par une perspective durable qui intègre les dimensions sociales, économiques et environnementales au développement dans différents domaines.

Le groupe a débuté avec un total de quarante conseillers, composés de représentants de l’exécutif et de membres issus à la fois du monde académique et de la société civile. Actuellement, il est présidé par la docteure en urbanisme et aménagement du territoire, Paola Jirón Martínez.

Dans les prochains mois, ce nombre passera à 49 représentants, intégrant de nouveaux représentants de différentes régions du pays.

Paola Jirón est titulaire d’un doctorat en philosophie de la London School of Economics and Political Science au Royaume-Uni et possède une vaste expérience en tant qu’universitaire à la Faculté d’architecture et d’urbanisme de l’Université du Chili, consultante internationale pour la Banque mondiale pour la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPALC) et le Programme des Nations Unies-Habitat.

Au cours des dernières heures, l’éminent professionnel s’est rendu à La Araucanía pour connaître le travail réalisé dans la zone par l’Université catholique de Temuco, qui dispose depuis 1999 de son Laboratoire de planification territoriale et est l’un des leaders dans le sud du Chili en thèmes de durabilité et de développement du territoire.

A cette occasion, Jirón a pu connaître le fonctionnement du Centre de Plaidoyer et a lancé une invitation à participer au Conseil National de Développement Territorial.

Comment est né le Conseil de Développement Territorial ?

Ce Conseil réunit deux entités qui existaient auparavant, à savoir le Conseil National du Développement Urbain et le Conseil National du Développement Rural, ce qu’ils essaient de faire, c’est de sortir de l’ancienne vision dichotomique qui existait du territoire entre la division urbaine et rurale. ce qui n’existe pas pour pouvoir comprendre le territoire dans sa complexité et son intégration. Ce Conseil conseille actuellement le Président de la République et veille à la mise en œuvre de trois politiques publiques ; la politique nationale de développement urbain, la politique nationale de développement rural et la politique nationale d’aménagement du territoire.

Que cherchent à mettre en œuvre ces trois composantes ?

Ce que nous cherchons avec la mise en œuvre de ces trois politiques, c’est d’incorporer une perspective territoriale afin que nous ne continuions pas à avoir des problèmes de division du territoire, c’est-à-dire arrêter la planification par projets et la planification par territoires. De cette façon, nous éviterons les problèmes du changement climatique tels que les inondations et les incendies, qui ne contribuent pas à changer cette vision actuelle de la division du territoire, qui ne contribue pas à faire face à ces problèmes.

Que fait actuellement le Conseil ?

La municipalité met actuellement à jour la politique nationale de développement urbain pour intégrer cette nouvelle vision territoriale, ce qui implique de mieux revoir ce qu’est l’interface urbain-rural ou d’incorporer une vision socio-environnementale dans ce qui touche à l’urbanisme. De plus, nous pouvons intégrer la vision d’autres communautés comme la vision ethnique, le genre, l’intersectionnalité, puisque toutes ces perspectives ne sont pas intégrées aujourd’hui.

Comment l’interculturalité est-elle impliquée dans ce nouveau look ?

Para nosotros la visión indígena en Chile y de los pueblos originarios son importantes porque además la forma en que ellos entienden el territorio nos aporta a entender que no hay una división entre las personas y el territorio, sino que son parte de él y tienen una interdependencia entre eux. Le Conseil travaille actuellement avec Conadi, qui fait partie de notre collectif, et aussi, ce que nous recherchons, c’est pouvoir travailler avec les onze peuples indigènes du Chili pour pouvoir recueillir leur vision territoriale, ajoutée aux problèmes que concerne la politique nationale de développement urbain.

Comprenons que La Araucanía vit des réalités différentes sous ses latitudes…

Couvrir tout est un défi très important mais le Président de la République nous a dit que nous devons intégrer une nouvelle vision territoriale qui inclut les régions, car nous ne pouvons pas penser que le territoire chilien se limite à Santiago, en ce sens cette vision doit changer, puisque ces visions nationales n’intègrent pas la richesse régionale. En ce sens, nous devons non seulement considérer les territoires depuis la montagne jusqu’à la mer, mais également inclure les personnes qui vivent sur ces territoires. Notre défi est de savoir comment intégrer les diverses visions territoriales que nous avons dans une stratégie nationale, c’est pourquoi nous sommes également toujours à l’écoute des connaissances des régions.

Quel regard portez-vous sur le travail réalisé dans La Araucanía en termes de Développement Territorial ?

Lors de ma visite, j’ai pu constater le travail réalisé par l’Université Catholique de Temuco à travers son Laboratoire de Planification Territoriale. De plus, ce travail n’est pas récent puisqu’il dure depuis longtemps. Il y a 25 ans de travail où est évident le lien qu’a l’université avec une véritable compréhension du comportement de la partie sud du pays, avec des statistiques et avec une vision interdisciplinaire territoriale beaucoup plus ouverte que ce que nous pouvons voir dans d’autres régions.

En ce sens, je crois que le travail qu’ils ont développé est exemplaire pour le reste du pays, ajouté à toute la connaissance qu’ils ont de leur territoire, le lien avec les communautés indigènes et tout cela est une richesse qui apporte un plus très important. .

Qu’est-ce qui ressort du Laboratoire d’Aménagement du Territoire ?

Je pense que rassembler les connaissances qui sont ici et celles qui sont développées à partir de ce laboratoire est très enrichissant, puisque le Laboratoire d’Aménagement du Territoire est un centre qui n’est pas seulement lié à l’enseignement et à la recherche, mais aussi aux politiques publiques, aux communautés et les décideurs. En ce sens, ce centre de défense est très riche dans sa manière d’aborder les questions territoriales et nous espérons qu’il continuera sur cette même voie à l’avenir.

Est-il prévu de collaborer avec le LPT-UCT à court/moyen terme ?

Pour le Conseil National de Développement Territorial, il est très important d’aller dans les régions et de pouvoir discuter avec leurs représentants et voir comment nous pensons le développement, c’est pourquoi notre Conseil compte des membres de différentes régions du pays. Au total, il y a quarante-neuf conseillers, dont six viennent d’universités, et maintenant nous ouvrons un nouveau processus pour intégrer deux autres institutions, où l’exigence est qu’il s’agisse de maisons d’études du nord et du sud du pays. En ce sens, avoir le soutien de l’Université catholique de Temuco serait très important pour notre travail dans les années à venir. Colline

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