17h12
Devant un tribunal de Floride, aux États-Unis, un jury a déclaré la multinationale Chiquita Brands, spécialisée dans la production et la commercialisation de plantains et de bananes, coupable d’avoir financé les paramilitaires colombiens au cours des années 1990. Selon les experts, ce jugement ouvre la porte à de futurs procès qui mettront au banc des accusés les entreprises nationales et étrangères qui ont donné de l’argent aux acteurs du conflit armé colombien.
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L’affaire a été tranchée par un tribunal de West Palm Beach après près de vingt ans de débats entre les défenseurs de la multinationale et les plaignants, qui représentaient neuf victimes des Forces unies d’autodéfense de Colombie, AUC. La thèse qui a eu gain de cause au procès était qu’en donnant de l’argent aux paramilitaires, l’entreprise rendait possibles les meurtres, les massacres et les dépossessions de terres qu’ils perpétraient dans diverses régions du pays, notamment à Urabá Antioquia et à Cordoue.
Pour sa part, la ligne de défense de l’entreprise était que les paiements étaient obligatoires pour protéger ses employés et qu’ils n’étaient jamais destinés à parrainer une quelconque activité criminelle. Cette explication n’a pas convaincu le jury, qui a conclu que la multinationale était au courant des crimes paramilitaires.
« Ce verdict envoie un message fort aux entreprises du monde entier qui profitent au détriment des droits humains : leurs actions ne resteront pas impunies. Ces familles, qui ont subi le siège des groupes armés et des entreprises, ont démontré leur force et ont réussi à triompher devant le système judiciaire », a-t-il déclaré à la presse. Marc Simonsdirecteur juridique d’EarthRights International.
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