Que se passe-t-il avec le vaisseau spatial Starliner de Boeing et pourquoi n’a-t-il pas pu revenir sur Terre ?

Que se passe-t-il avec le vaisseau spatial Starliner de Boeing et pourquoi n’a-t-il pas pu revenir sur Terre ?
Que se passe-t-il avec le vaisseau spatial Starliner de Boeing et pourquoi n’a-t-il pas pu revenir sur Terre ?
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La date de retour des astronautes reste incertaine Barry « Butch » Wilmore et Sunita « Suni » Williamsqui est arrivé au Station spatiale internationale (ISS) il y a 20 jours à bord du navire Starlinerde l’entreprise Boeing.

Ce qui devait être un séjour d’une semaine a maintenant pris fin indéfiniment en raison de plusieurs retards dus à des fuites d’hélium dans la capsule, ce qui représentait la tentative de la compagnie américaine de devenir un fournisseur permanent de la NASA pour ses vols vers l’ISS.

Selon l’agence de presse EFE, les médias spécialisés parlent d’une mission “bloquée”, “piégée”, de la possibilité d’un changement de mission vers une mission de sauvetage et de l’idée qu’il s’agit d’un Capsule Dragon de SpaceX l’alternative de renvoyer les deux astronautes, ce qui serait embarrassant pour Boeing.

Pour le moment, les astronautes ne courent aucun risque. Selon la NASA, ceux-ci peuvent rester plusieurs semaines et profiter du temps des enquêtes des agences fédérales.

Cependant, le silence de l’agence spatiale ces derniers jours sur le sujet et l’absence de date, même provisoire, pour le retour ont été critiqués – la dernière connue était ce mercredi 26 juin et une fenêtre pour le 2 juillet. – a donné lieu à des spéculations.

Cette image fournie par Maxar Technologies, prise le 7 juin 2024, montre le vaisseau spatial Boeing Starliner amarré au port avant de la Station spatiale internationale (ISS) dans le module Harmony de la station. Une capsule Boeing Starliner transportant les premiers astronautes de son histoire s’est amarrée à la Station spatiale internationale le 6 juin 2024, après avoir surmonté des problèmes inattendus résultant de pannes de propulseur et d’hélium.

Photo:AFP

Les échecs

Comme l’a expliqué à EL TIEMPO le professeur d’ingénierie aérospatiale de l’Université d’Antioquia, Juan Francisco Puerta, les problèmes sont une constante pour Boeing depuis les essais sans pilote du Starliner, au cours desquels l’horloge de bord est tombée en panne, ce qui a conduit à échec de la mission. Tandis que les récentes pannes de capsule (fuites d’hélium) ont été attribuées à des facteurs liés à sa propulsion.

« C’est une question très importante pour pouvoir revenir, car le propulseur est ce qui donne l’orientation au navire pour effectuer les manœuvres d’entrée dans la bonne direction contre l’atmosphère et permettre au navire de faire une rentrée vers les boucliers de protection. Si le vaisseau s’incline très légèrement, il passe presque au-dessus de l’atmosphère en entrant et il rebondit. S’il arrive à une entrée très raide, il nécessite des procédures supplémentaires où la propulsion est nécessaire », explique l’ingénieur Puerta.

Il souligne également que ces pannes de ces systèmes s’étaient produites avant le décollage du Starliner. Le lancement depuis la Floride (États-Unis) avait été reporté de près d’un an par rapport à sa date initiale et quelques jours avant le décollage, une fuite d’hélium avait été constatée. Le navire a cependant décollé d’une plate-forme de la station spatiale de Cap Canaveral le 5 juin et le lendemain, il était déjà intégré dans le module Harmony de l’ISS, mais avec de nouvelles fuites d’hélium.

“Cela a été corrigé au lancement mais c’est un risque très important à prendre en compte car le navire doit être guidé dans le processus de rentrée et réussir pour que l’équipage survive”, explique Puerta.

La mauvaise heure de Boeing

Les problèmes de Boeing avec le navire Starliner s’ajoutent au mauvais moment que traverse l’entreprise en raison d’une cascade de problèmes techniques sur ses avions commerciaux qui ont gravement porté atteinte à sa réputation..

Par ailleurs, ces derniers jours, les procureurs fédéraux ont recommandé au ministère de la Justice des États-Unis de prendre des mesures contre l’entreprise pour non-respect d’un accord conclu en 2021 pour indemniser les familles des victimes de deux accidents d’avion en 2018 et 2019, qui ont causé la mort. . de 346 passagers.

De l’avis d’experts du domaine aérospatial comme le professeur Puerta, l’entreprise semble se bâtir une mauvaise réputation à cause des retards et du non-respect des itinéraires générés par des oublis dans les processus de contrôle et d’ajustement.

“C’est quelque chose qui devient déjà un thème récurrent dans l’entreprise, où elle va devoir procéder à des ajustements plus radicaux dans ses procédures de conception de ces systèmes spatiaux”, estime Puerta.

Le vaisseau spatial Boeing CST-100 Starliner.

Photo:EFE/NASA

Par exemple, la première mission habitée du Starliner (qui a réalisé avec succès en mai 2022 un voyage sans équipage vers l’ISS) aurait dû décoller en juillet 2023, mais un mois avant que les dirigeants n’annoncent le report sine die du décollage pour pouvoir résoudre le problème. système de parachute du navire.

La mission était également initialement prévue pour 2017, mais elle a depuis subi une série de retards qui ont coûté à l’agence spatiale américaine quelque 4,2 milliards de dollars.

Avec cette mission, Boeing espère obtenir les certifications nécessaires pour fonctionner comme deuxième fournisseur de transport de fret et d’équipage vers l’ISS, comme SpaceX le fait déjà après les contrats d’un million de dollars que les deux entreprises privées ont signés avec la NASA. Désormais, le retard dans le retour de la mission est en cours de certification par l’agence spatiale vers la fin de cette année.

En cas d’obtention, Boeing prévoit d’effectuer son premier voyage opérationnel vers l’ISS en février 2025. Parallèlement, SpaceX d’Elon Musk, depuis mai 2020, a effectué 13 voyages spatiaux habités dans sa capsule Dragon, dont quatre pour des clients commerciaux, et dont douze avec allé à l’ISS. Au total, il a transporté 50 personnes, parmi lesquelles des astronautes, des cosmonautes et des particuliers.

ÉDITION SCIENTIFIQUE

*Avec informations de l’EFE

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