Critique d’Eureka : la destruction du western

Critique d’Eureka : la destruction du western
Critique d’Eureka : la destruction du western
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« Eurêka »

Réalisateur : Lisandro Alonso

Avec : Alaina Clifford, Sadie LaPointe, Chiara Mastroianni, Viggo Mortensen

Année : 2023

Première : 14 juin 2024

★★★★

Le premier long métrage Lisandro Alonso dans neuf ans c’est son œuvre la plus ambitieuse à ce jourquelque chose comme une odyssée à travers le temps, l’espace et l’esprit qui fonctionne comme déconstruction de l’Occident De deux façons. À travers lui, l’Argentin explore d’emblée l’état des peuples indigènes d’Amérique, leur histoire traumatisante et leur représentation déformée dans les films. Et pendant ce temps aussi, détruit les conventions structurelles du genre à travers des perturbations narratives avec lesquelles Alonso évoque le point culminant elliptique de son précédent film, « Jauja » (2014), des transformations radicales de certains personnages, d’étranges rimes visuelles et une élasticité conceptuelle générale qui fait peut-être allusion à une histoire d’oppression sans fin.

Le premier segment d’« Eureka » est une visite parodique du Far West cinématographique ; le deuxième adopte le style minimaliste et observationnel typique du réalisateur pour observer la vie dans une réserve Sioux, et, tout en contemplant une tribu qui habite la jungle brésilienne dans les années 70, le troisième réalise une incursion dans le royaume de la magie. Au cours des trois, le film provoquera sans aucun doute le rejet de ceux qui ne sont pas à l’écoute son rythme sédatif et sa logique insaisissableet séduira les autres grâce à la capacité de son réalisateur à rendre hypnotiques même les scènes les plus antidramatiques et à composer le type d’images qui ne s’oublient pas facilement.

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