La Cour pénale internationale émet des mandats d’arrêt contre l’ancien ministre russe de la Défense et chef d’état-major général

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La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé ce mardi avoir émis des mandats d’arrêt contre le chef de l’état-major russe, Valery Gerasimov, et l’ancien ministre de la Défense, Sergueï Choïgou.

Tous deux sont soupçonnés d’être responsables de crimes de guerre, consistant à diriger des attaques contre des biens de caractère civil et à causer des dommages excessifs à la population civile, ainsi qu’à commettre des « actes inhumains » en Ukraine, définis dans Statut de Romea déclaré la CPI dans un communiqué.

Poutine et Sergei Shoigu, en 2017. Photo : Alexey NIKOLSKY /AFP

Le Statut de Rome est un traité international qui établit la création de la Cour pénale internationale (CPI), le premier tribunal permanent chargé de juger les individus pour crimes de génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crime d’agression. Elle a été adoptée en 1998 et est entrée en vigueur en 2002.

Les accusations

Les accusations couvrent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité et ont été commises entre Octobre 2022 et mars 2023 lors de l’invasion de l’Ukraine.

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé à la Chambre d’approuver ces mandats d’arrêt, dans lesquels il accuse Shoigu et Gerasimov d’être présumés « pénalement responsables » d’avoir commis ces actes criminels, d’avoir ordonné leur commission et/ou de ne pas avoir exercé un contrôle adéquat sur les forces sous son commandement pour empêcher la commission de ces crimes.

Sergueï Choïgu. Photo : Reuters

“Il existe des motifs raisonnables de croire que les deux suspects sont responsables de attaques de missiles menées par les forces armées russes contre les infrastructures électriques ukrainiennes du 10 octobre 2022 au moins au 9 mars 2023 au moins », ont précisé les trois juges qui composent la Chambre préliminaire.

Au cours de cette période, les forces armées russes ont mené « un grand nombre d’attaques contre de nombreuses centrales électriques et sous-stations en plusieurs endroits » en Ukraine.

La Chambre voit également des « motifs raisonnables » de croire que « les attaques alléguées étaient dirigées contre des biens de caractère civil et que, pour les installations qui auraient pu être qualifiées d’objectifs militaires à l’époque des faits, les dommages collatéraux attendus sur les civils et les biens de caractère civil auraient clairement été excessif par rapport à l’avantage militaire escompté. »

Valéry Gerasimov. Photo : ReutersValéry Gerasimov. Photo : Reuters

Il a en outre dénoncé que “la prétendue campagne d’attaques constitue une ligne de conduite qui implique la commission d’actes multiples contre une population civile, exécutés conformément à la politique de l’État”, ce qui laisse croire que les suspects “intentionnellement causé de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé mentale ou physique, étant ainsi pénalement responsable du crime contre l’humanité.

Même si le contenu des commandes est émis comme “secret” protéger les témoins et sauvegarder les enquêtes en cours, La Chambre a autorisé la divulgation publique de l’existence de ces mandats d’arrêtainsi que le nom des suspects et les crimes dont ils sont accusés.

Mandat d’arrêt contre Poutine

Ces deux mandats d’arrêt ne sont pas les premiers que la CPI délivre dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine depuis février 2022. En mars dernier, L’arrestation de deux soldats russes a été ordonnéele lieutenant-général des forces armées russes Sergueï Kobylash et l’amiral de la marine russe Viktor Sokolov.

Un an avant, La CPI a ordonné l’arrestation du président russe Vladimir Poutine et de la femme politique russe Maria Lvova-Belova, commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie, pour l’expulsion illégale de mineurs ukrainiens et leur transfert des zones occupées d’Ukraine vers la Russie, un crime de guerre selon la Statut de Rome.

Le mandat d’arrêt contre Poutine, qui ne peut pas être rendu efficace (Moscou ne reconnaît pas la Cour) À moins que le président russe ne se rende dans un pays membre de la CPI et que celle-ci n’accepte de le détenir et de l’envoyer à La Haye – avec le risque conséquent de confrontation avec la Russie –, il n’a d’autre choix pratique que de modifier le programme de voyage déjà limité de Poutine.

Avec les informations de l’AFP et de l’EFE

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