Milei et Télam à l’honneur

Milei et Télam à l’honneur
Milei et Télam à l’honneur
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L’Argentine est l’un des pays où la liberté de la presse a été la plus touchée l’année dernièreselon le rapport global du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF), qui place le pays dans 66ème place, soit 26 places de moins qu’en 2023.

« L’arrivée au pouvoir de Javier Mileiouvertement hostile à la presse, marque un nouveau tournant inquiétant pour la garantie du droit à l’information dans le pays», indique l’étude publiée ce vendredi dans le cadre de la Journée internationale de la liberté de la presse.

RSF dénonce que le Président «encourage les attaques contre les journalistes et les attaques visant à discréditer les médias et les journalistes critiques à l’égard de sa politique», tandis que « ses partisans le diffusent largement ». De même, il qualifie l’attaque contre l’agence de presse officielle Télam d’« acte symbolique et inquiétant ».

La situation au niveau national s’inscrit dans un contexte global dans lequel, selon l’ONG, «la liberté de la presse est menacée par ceux-là mêmes qui devraient en être les garants : les autorités politiques».

RSF considère la « liberté de la presse » comme «la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectif, de sélectionner, produire et diffuser des informations, dans l’intérêt de l’intérêt général, indépendamment des ingérences politiques, économiques, juridiques et sociales, et sans préjudice de leur sécurité physique et mentale. Le score de chaque pays dépend de cinq indicateurs de contexte, qui permettent d’appréhender la liberté de la presse sur un territoire, dans toute sa complexité : contexte politique, cadre juridique, contexte économique, contexte socioculturel et sécuritaire.

Dans le rapport de cette année, L’indicateur politique est celui qui baisse le plus, avec une baisse de 7,6 points. « Un nombre croissant de gouvernements et d’autorités politiques échouent dans leur rôle de garantie d’un cadre exemplaire pour la pratique du journalisme et du droit des citoyens à une information fiable, indépendante et plurielle », explique l’étude.

L’Argentine à l’honneur

La situation reflétée dans le rapport concernant la liberté de la presse s’inscrit dans le cadre d’un scénario complexe que traverse le secteur dans le pays du gouvernement de Javier Milei, qui, dès les premiers jours de son administration arrêté le calendrier officiel de publicité auprès des médias.

D’un autre côté, il convient de rappeler que DNU 70/2023 abroge la loi 20.705 sur les sociétés d’État et prévoit la transformation en sociétés anonymes des sociétés RTA SE (dont font partie la Télévision Publique et la Radio Nationale) et TELAM SE, en une tentative manifeste de convertir les médias qui remplissent une fonction publique en entreprises lucratives. La désignation de Diego Martin Chaher, avocat et directeur lié au Grupo América de Daniel Vila en tant qu’auditeur des médias publics, est inscrit à ce plan. Le désormais officiel propose un « plan de reformulation », une « modification du statut du personnel », entre autres attaques, dans ce qu’a décrit le Fédération argentine des travailleurs de la presse (FATPREN) comme “une décision autoritaire qui attaque le rôle social des médias publics et du Congrès national”.

Par contre, sans aller plus loin, la semaine dernière Le parti au pouvoir a réussi à approuver la loi des bases à la Chambre des députésqui comprend entre Les entreprises publiques vont privatiser la Radio et Télévision Argentine (RTA) – qui contrôle la Télévision Publique et la Radio Nationale et ses 40 répéteurs dans le pays – avec ENARSA, Intercargo et Aerolíneas Argentinas, entre autres. Le projet commencera à être discuté la semaine prochaine dans les commissions du Sénat, où les alliances que le parti au pouvoir peut nouer ne sont pas encore claires et La mobilisation de rue sera un axe clé pour définir l’avenir du droit.

La tentative de privatisation de RTA, avec des licenciements à Radio Nacional et des coupes dans le budget et la programmation de la télévision publique, renforce l’intention du président Javier Milei de fermer l’agence de presse d’Etat Télamcomme annoncé dans le discours du 1er mars lors de l’ouverture des sessions ordinaires du Congrès.

Les travailleurs campent contre le plan de retraite volontaire et ont rétabli le portail « Somos Télam », inauguré lors des attentats de la présidence de Mauricio Macri. Ce vendredi, Le gouvernement a annoncé qu’il fermerait tous les correspondants de l’agence à l’intérieur du pays.

Le Syndicat de la Presse de Buenos Aires (SiPreBA) https://twitter.com/somostelam/status/1786423633285447859 pour effrayer les travailleurs : « La tentative de fermeture des correspondants s’inscrit dans la même logique que l’attaque contre les radios nationales dans tout le pays. Ils attaquent leur rôle fédéral, de sorte que nos médias publics manquent de signification sociale. C’est l’un des nombreux moyens déployés par le gouvernement Milei pour faire progresser notre souveraineté. Les médias publics garantissent leur propre information sur tout le pays à travers les correspondants de Télam et les stations de Radio Nacional avec leur programmation.

La situation dans les médias publics est encadrée par une attaque contre les salaires des travailleurs des entreprises médiatiques du pays, qui maintiennent des salaires qui ne dépassent pas le seuil de pauvreté, ferment des éditions imprimées comme Ámbito Financiero ou procèdent à des suspensions et licenciements arbitraires. sur America TV. Ces groupes de médias spéculent sur leur alignement avec le gouvernement Milei, tandis que ils rendent invisibles les luttes menées par les travailleurs dans tout le pays contre les licenciements, comme dans GPS-Aerolíneas Argentinas ou l’organisation qui part de la base dans les assemblées de quartier, pour ne citer que quelques exemples.

La lutte pour défendre la liberté de la presse n’est donc pas une abstraction. Il est essentiel d’entourer de soutien les travailleurs de l’agence Télam, Radio et Télévision Publique, unifier les forces avec les secteurs attaqués par le plan du parti au pouvoir et de ses complices. La coordination de tous les secteurs en lutte et des travailleurs touchés par la politique gouvernementale de faim et de subordination au FMI est essentielle. face à la prochaine grève générale du 9 mai et au traitement de la loi des bases au Sénat pour faire échouer le plan de Milei et de ses alliés.

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