Ghassan Abu Sitta, témoin de Gaza interdit d’entrée en France

Ghassan Abu Sitta, témoin de Gaza interdit d’entrée en France
Ghassan Abu Sitta, témoin de Gaza interdit d’entrée en France
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Un médecin anglo-palestinien qui devait parler au gouvernement français de la crise médicale à Gaza a déclaré qu’on lui avait refusé l’entrée en France, dans ce qu’il a décrit comme une tentative de l’Union européenne de « faire taire les témoins » de la guerre.

Ghassan Abu Sitta, un chirurgien reconstructeur basé à Londres, se trouvait à Gaza au début de la guerre. À son retour en novembre, il a témoigné devant une unité britannique chargée des crimes de guerre et des enquêteurs de la Cour pénale internationale.

Il devait s’exprimer devant le Sénat français, mais a révélé samedi qu’il avait été empêché d’entrer en France en raison d’une interdiction d’un an d’entrer dans l’espace Schengen de l’UE imposée par les autorités allemandes.

« Je suis à l’aéroport Charles De Gaulle. Ils m’empêchent d’entrer en France. Je suis censé prendre la parole au Sénat français aujourd’hui. On dit que les Allemands ont interdit mon entrée en Europe pendant un an”, a-t-il écrit sur X.

« L’Europe forteresse fait taire les témoins du génocide pendant qu’Israël les tue en prison », a-t-il ajouté.

Une source policière française a confirmé à l’AFP que la France ne pouvait pas accueillir le médecin en raison d’une interdiction d’entrée émise par l’Allemagne dans la zone Schengen sans visa dont les deux pays sont membres.

En mars, le Dr Abu Sitta a déclaré qu’il avait été arrêté dans un aéroport de Berlin et « empêché de force » d’entrer en Allemagne, où il devait prendre la parole lors d’un événement de trois jours sur la Palestine.

La police berlinoise a déclaré avoir interrompu l’événement en raison d’un risque d’antisémitisme et de glorification de la violence, et d’autres interdictions ont été imposées aux invités, dont l’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis.

Le Dr Abu Sitta, un chirurgien de rue Harley spécialisé en chirurgie reconstructive, est devenu une voix importante sur les crimes de guerre israéliens présumés à Gaza après avoir publié des mises à jour quotidiennes sur les réseaux sociaux de ce dont il a été témoin dans les hôpitaux de Gaza au cours des premières semaines de la guerre.

À son retour, il a été élu recteur de l’Université de Glasgow par les étudiants en mars.

Il a été parmi les premiers orateurs à s’adresser vendredi à un campement d’étudiants en solidarité avec Gaza à l’University College London, le premier campement installé à Londres.

L’université avait fermé ses portes au public pendant plus d’une semaine, alors que les campements d’étudiants à Gaza gagnaient en importance sur les campus américains.

Un petit groupe de tentes et de chaises longues était visible depuis les portes, avec des représentants et des militants du camp sortant régulièrement pour s’adresser au public et aux médias.

S’exprimant initialement devant les portes du campus, le Dr Abu Sitta a déclaré aux étudiants et au public rassemblé à l’extérieur que la sécurité accrue autour du campus rendait l’institution « complice » des crimes de guerre présumés d’Israël.

«C’est une tentative de cacher les preuves. Dans tout crime, ceux qui sont complices d’un crime ont pour tâche de cacher les preuves », a-t-il déclaré.

“Qu’importe ce que le gouvernement allemand a fait en m’expulsant et en m’empêchant de témoigner à Berlin, ou ces institutions empêchant le public d’entrer et d’entendre un récit de première main de ce qui se passe”, a-t-il ajouté.

Ce campement est l’un des premiers à être installé sur les campus britanniques, même si d’autres sont attendus dans la semaine à venir. Le Dr Abu Sitta a ensuite été autorisé à se rendre sur le campus pour s’adresser directement aux étudiants.

Mise à jour : 05 mai 2024, 04h06

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