Déclaration de la Conférence épiscopale du Chili concernant l’annonce de projets d’avortement et d’euthanasie

Déclaration de la Conférence épiscopale du Chili concernant l’annonce de projets d’avortement et d’euthanasie
Déclaration de la Conférence épiscopale du Chili concernant l’annonce de projets d’avortement et d’euthanasie
-

Déclaration de la Conférence épiscopale du Chili concernant l’annonce de projets d’avortement et d’euthanasie

“Promouvoir et défendre la vie pour un avenir commun en tant que pays” est le titre du message du Comité permanent des évêques catholiques du Chili dans lequel il regrette profondément les initiatives qui attaquent la valeur sacrée de la vie humaine. Les pasteurs soulignent qu’« il n’y a pas de prétendus droits sexuels et reproductifs des uns, au détriment de la vie des autres », ajoutant qu’on ne peut en aucun cas éliminer sa propre vie ou celle des autres sous le poids de la souffrance : « La vie est un droit, pas la mort, qui doit être accueilli et non accordé. » Ci-dessous le texte intégral :

Promouvoir et défendre la vie pour un avenir partagé en tant que pays

Déclaration du comité permanent
avant l’annonce des projets d’avortement et d’euthanasie

1. Dans son Compte Public tenu hier, samedi 1er juin, le Président de la République a indiqué que le gouvernement donnerait l’urgence au projet de loi sur l’euthanasie en cours au Congrès et qu’il présenterait, au cours du second semestre de cette année, un projet de loi sur l’avortement légal. Nous regrettons profondément ces initiatives qui portent atteinte à la valeur sacrée et inviolable de la vie humaine. Lorsque le pays et les autorités elles-mêmes s’engagent et font de grands efforts pour créer un environnement de plus grande sécurité et de meilleurs soins pour la vie de chacun, ces propositions sont en contradiction avec ce désir. L’Église ne cesse de rappeler que la dignité de tout être humain a un caractère intrinsèque et vaut depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle.

2. Un document récent du Dicastère pour la Doctrine de la Foi (1), approuvé par le Pape François, rappelle que l’avortement provoqué est l’élimination délibérée et directe d’un être humain dans la phase initiale de son existence, qui va de la conception à naissance. C’est pour cette raison qu’il affirme que « l’être humain est toujours sacré et inviolable, dans n’importe quelle situation et à chaque étape de son développement. C’est une fin en soi et jamais un moyen de résoudre d’autres difficultés » (2). C’est pourquoi nous affirmons clairement qu’il n’existe pas de prétendus droits sexuels et reproductifs de certains, au prix d’une atteinte à la vie des autres. Comme nous l’avons dit à l’occasion du projet de Convention constitutionnelle, le droit de décider librement et de manière autonome de son propre corps ne peut être soutenu, en oubliant et en faisant taire que chez la femme enceinte il y a un deuxième corps, un autre être humain unique et irremplaçable, dont l’existence Il doit être protégé précisément en raison de sa condition d’être humain (3).

3. Concernant l’euthanasie, nous affirmons avec le document du Vatican susmentionné que la vie humaine, même dans son état douloureux, porte une dignité qui doit toujours être respectée, de sorte qu’en aucun cas sa propre vie ou celle d’autrui ne puisse être éliminée. poids de la souffrance. Ce qu’exige la situation des malades, c’est de déployer les efforts appropriés et nécessaires pour soulager leurs souffrances grâce à des soins palliatifs appropriés, en évitant tout traitement thérapeutique dur ou toute intervention disproportionnée. Une action directe ne devrait jamais être entreprise pour causer la mort. « Il faut accompagner la mort, mais pas provoquer la mort (…). La vie est un droit, pas la mort, qui doit être accueillie et non accordée » (4).

4. Nous appelons chacun à ne pas relativiser la valeur de la vie humaine. Malheureusement, la perception de la gravité de l’avortement et de l’euthanasie s’est progressivement affaiblie dans la conscience de beaucoup, ce qui correspond, d’autre part, au mépris de la vie humaine qui se manifeste aujourd’hui au milieu des guerres, de la violence, de la criminalité. et d’autres maux qui nuisent particulièrement aux innocents. Ce qu’il y a de tragique dans ces événements, c’est qu’ils sont si souvent justifiés par des intérêts subjectifs ou de groupe, qui acquièrent la primauté même sur la vie sacrée des autres. Nous avons besoin de retrouver le respect de la vie humaine en toutes circonstances, le sens moral qui sait distinguer le bien du mal, ainsi que le sens communautaire de notre existence, qui nous rend responsables les uns des autres.

5. Le Président de la République nous a appelé à expulser de nous le monstre du désespoir, en ayant confiance dans le pays que nous sommes et pouvons être. Il nous a également appelé à faire de la défense des droits de l’homme la base sur laquelle bâtir un avenir commun en tant que pays. Mais nous n’y parviendrons pas si nous oublions les droits des plus vulnérables et des plus fragiles. La défense de la vie à naître est étroitement liée à la défense de tout droit humain et implique la conviction que l’être humain est toujours sacré et inviolable. « Si cette conviction tombe, il n’existera pas de fondements solides et permanents pour défendre les droits de l’homme, qui seraient toujours soumis aux convenances circonstancielles des puissants au pouvoir » (5). Promouvons les droits de l’homme, défendons la vie de ceux qui sont encore à naître !

Le Comité permanent de la Conférence épiscopale du Chili

+René Rebolledo Salinas
Archevêque de La Serena
Président

+Ignacio Ducasse Médina
Archevêque d’Antofagasta
Vice-président

+Fernando Chomali Garib
Archevêque de Santiago

+Juan Ignacio González Errázuriz
Évêque de Saint-Bernard

+Sergio Pérez de Arce Arriagada, ss.cc.
Archevêque élu de Concepción
Secrétaire général

Santiago, dimanche 2 juin 2024.


  • (1) Dicastère pour la doctrine de la foi, Déclaration Dignitas Infinite sur la dignité humaine, 8 avril 2024.

  • (2) Idem. N° 47.

  • (3) Conférence épiscopale du Chili, « Avant l’approbation de l’avortement dans la Convention constitutionnelle », Commission permanente, 16 mars 2022, n° 2.

  • (4) Dicastère pour la doctrine de la foi, Déclaration Dignitas Infinita, n.

  • (5) Pape François, Exhortation apostolique Evangelii Gaudium n° 213.

– Télécharger la déclaration au format pdf

Source : CECh Communications
CECh, 06-02-2024

-