León Meliá : La femme barbue

León Meliá : La femme barbue
León Meliá : La femme barbue
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La Cinémathèque Rafael Azcona ouvre le mois de juin en présentant sur ses écrans le premier des nombreux films affectés au cycle « Premières inédites » et programme d’ouverture de la production française « Rosalie » (2023) de la réalisatrice Stéphanie Di Gusto. Un morceau sur tolérance et contre les préjugés que l’on pourra voir à partir de 19h30 dans la salle Gonzalo de Berceo.

Il est surprenant qu’un long métrage au potentiel attrayant qui raconte l’histoire d’une femme souffrant du phénomène gênant de l’hirsutisme, c’est-à-dire une croissance excessive des cheveux, n’ait pas attiré l’attention des fans. Cette œuvre était au festival de Cannes, dans la section « Un certain regard », elle a été présentée en Espagne au concours de San Sebastián et il y a quelques semaines à peine, elle a frappé les panneaux publicitaires sans l’écho qu’elle mérite.

L’action de l’intrigue se déroule en 1870, dans une zone rurale française, autour d’une petite ville dont la majorité des citoyens travaillent dans une entreprise locale dominée d’une main sévère par le chef Barcelin (Benjamin Biolay). L’épicentre de ce drame champêtre est centré sur le personnage de Rosalie (Nadie Tereszkiewicz), une femme victime de son apparence d’attraction foraine.

C’est une fille barbue stigmatisée. Son père parvient à arranger son mariage avec le propriétaire d’une taverne, Abel (Benoît Magimel), qui accepte le marché sans connaître son secret en échange de la dot pour alléger ses dettes.

La figure de Rosalie représente la fierté d’une jeune femme d’avoir brisé les barrières des scrupules, mis fin à la malveillance et lutté pour son intégration. Repoussée par une société qui ne pardonne pas la rareté, la femme trouvera dans la sensibilité cachée d’Abel l’affection dont toute femme a besoin. Il sera montré tel quel aux autres, suscitant curiosité et émerveillement.

Des petits pas pour se libérer de l’étiquette de monstre, rendre visible sans honte son trouble corporel et solliciter naturellement l’appréciation et la confiance de ses voisins. Rosalie est bien plus qu’une histoire de différence. C’est un plaidoyer féministe.

#Argentina

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