Les enseignants entament la lutte pour une réforme de l’éducation en Colombie

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Bogotá (EFE).- Les enseignants colombiens ont entamé mercredi une grève avec laquelle ils entendent mesurer leur force face au gouvernement de Gustavo Petro en s’opposant à la loi statutaire de l’éducation, qu’ils considèrent comme « régressive », tandis que l’Exécutif démissionne et le retire de son traitement au Congrès.

Pour faire entendre leur désaccord avec la réforme de l’éducation, les 300 000 enseignants du principal syndicat du secteur, la Fédération nationale des éducateurs (Fecode), se sont manifestés ce mercredi à Bogotá et dans d’autres villes du pays au début de la campagne nationale. grève qui touche plus de cinq millions d’élèves du primaire et du secondaire.

“Le droit à l’éducation publique est en danger”, a déclaré à EFE le président de la Fecode, Domingo Ayala, qui a souligné : “ce que nous voulons, c’est que le projet de loi statutaire coule”.

Le Sénat a approuvé la loi statutaire sur l’éducation

La semaine dernière, le Sénat colombien a approuvé lors de son troisième débat la loi statutaire sur l’éducation, avec laquelle le gouvernement national entend réglementer l’éducation en tant que droit fondamental.

L’initiative fera l’objet d’un quatrième et dernier débat lundi prochain en séance plénière du Sénat. S’il est approuvé, il sera soumis à la conciliation et deviendra la loi qui guidera la politique éducative.

« Nous n’établissons aucune solution claire et radicale. Le gouvernement national a été respectueux des processus de dialogue et de mobilisation », a déclaré mercredi la ministre de l’Éducation, Aurora Vergara, qui a insisté sur le fait qu’il ne retirerait pas le projet du Congrès.

Il a également invité les enseignants et l’ensemble du secteur à « construire un consensus » pour parvenir à une éducation de qualité dans toutes les couches de la société.

Les points de discorde

La grève du Fecode marque une rupture avec le gouvernement Petro puisque ce syndicat soutenait le président.

Même lors des élections de 2022 qui ont porté Petro au pouvoir, Fecode a versé 500 millions de pesos (environ 127 000 dollars) au parti Colombia Humana, qui fait partie de la coalition gouvernementale et qui n’ont apparemment pas été enregistrés dans les comptes de campagne, raison pour laquelle le Suprême. Le tribunal a ouvert une enquête pour financement irrégulier présumé.

“Il est clair que nous défendons ce gouvernement du changement, mais nous n’allons pas abandonner ces lois, ces droits que nous avons conquis depuis plus de 30 ans”, a déclaré Domingo Ayala.

Les enseignants du syndicat des enseignants colombiens défilent lors d’une manifestation dans les rues ce mercredi, à Bogotá (Colombie). EFE/Carlos Ortega

Ils nuisent aux étudiants

Pour sa part, la présidente de l’Association des travailleurs de l’éducation de Bogotá (ADE), Aura Nelly Daza, a regretté les changements apportés au projet lors de la discussion au Congrès et a assuré qu’« ils sont régressifs car ils nuisent aux élèves, aux enseignants ». , les parents et l’éducation.

Il a expliqué que les changements apportés à la loi et présentés par le ministre Vergara comme un consensus avec tous les partis, sont « catastrophiques » car les ressources publiques « doivent être orientées vers l’éducation mixte, qui n’existe pas ».

De même, il a déclaré que ce qu’il fallait faire, c’était que les impôts payés par le peuple colombien soient réinvestis dans la construction d’écoles et d’universités publiques.

La loi

Le projet de loi statutaire représente un changement important dans la législation colombienne car il vise à étendre l’enseignement public de l’âge de 5 à 15 ans établi par la Constitution, à trois niveaux d’enseignement préscolaire et universitaire, et ainsi à mettre le système éducatif du pays aux normes internationales. , régler une dette conformément aux mandats constitutionnels.

Déclarer l’éducation comme un droit fondamental empêcherait les grèves des enseignants, un moyen fréquemment utilisé par Fecode pour faire pression sur différents gouvernements.

Les enseignants du syndicat colombien des enseignants défilent lors d’une manifestation dans les rues ce mercredi, à Bogotá (Colombie).EFE/ Carlos Ortega

Évaluations des enseignants

L’une des plus grandes critiques du syndicat à l’égard du projet de loi est qu’il établit que les performances des étudiants seront prises en compte dans l’évaluation des enseignants en vue d’une promotion dans les rangs de l’enseignement.

Daza a assuré que les enseignants du pays resteraient en alerte et que lundi prochain, lorsque le projet de loi aura son dernier débat au Congrès, il y aura “une prise de Bogotá” avec des enseignants de tout le pays.

En outre, les enseignants ont prévu d’autres activités pour montrer à quel point « le projet étudié est désastreux ».

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