La Loi des Bases et la horde primitive de la Place du Congrès

La Loi des Bases et la horde primitive de la Place du Congrès
La Loi des Bases et la horde primitive de la Place du Congrès
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Les feux de joie sur la place du Congrès crépitent toujours comme un lance-flammes dans tout le pays. Les cendres d’horreur des agresseurs pyromanes bourdonnent.

C’était un feu exposé pour démontrer quoi ? Ils ont allumé le téléphone portable d’un journaliste qui couvre depuis 32 ans les chocs quotidiens de l’Argentine.

Orlando Morales, le journaliste de Cadena 3 dont la voiture a été incendiée Il a alors pleuré avec les larmes de tout le monde.

« Je veux un pays en paix, avec du travail… »

Après le violent incendie contre sa voiture, il est parti le lendemain parcourir la vie publique pour en faire une émission journalistique, comme toujours mais maintenant, en empruntant les moyens de transport, le métro, les bus.

Il a poursuivi sa tâche de les majorités qui ont répudié cette attaque contre toute coexistence.

C’était une explosion d’extase de la part d’une patrouille irrationnelle, minoritaire, mais extrêmement dangereuse. Saboteurs actifs de la démocratie.

Les incendies dans la voiture augmentaient et tout semblait sur le point d’exploser, et un type dansait sur le toit du véhicule comme pour inciter à la mort, comme pour invoquer l’enfer. Et d’autres loups dansaient autour de lui.

Et d’autres ont brûlé des vélos publics.

Et ils ont retourné une autre voiture.

Et ils ont lancé des pavés, et ils ont lancé des cocktails Molotov.

Psychiquement modifié.

A l’épicentre du brouhaha, un homme nu gravit un des monuments du Congrès, et là, accroché au métal immobile, il méditait comme s’il était le penseur de Rodin, très triste. La veille, comme pour préfigurer les absurdités à venir, un Polonais avait grimpé sans harnais 30 étages dans un immeuble du Retiro. Images surréalistes et postnormales. Le nudiste et l’alpiniste polonais, ils ont peint l’espace public avec la splendeur de la démence, dans le cycle qui mène à la violence

C’était un film d’un autre temps, une fantasmagorie, un cauchemar que nous avons déjà vécu.

Les acteurs violents présents sur la place, le jour où la loi Bases a été votée au Sénat, incarnaient des représentations grotesques, comme s’ils étaient des révolutionnaires fantoches de 1917 essayant de s’emparer du Palais d’Hiver, des répliques sans âme de ceux qui Ils sont descendus de la Sierra Maestradésastreux et considérés comme des disciples intempestifs de Trotsky ou de Mao en malón dégradés, des voyous bon marché, amoureux d’une Intifada sans objet et sans sujet, car ils n’étaient pas de véritables subjectivités.

Un sujet soumet son comportement par rapport à la coexistence. Un membre d’un gang de masse, même si ces masses sont quantitativement petites, perd sa subjectivité dans cette jibarisation qui célèbre le crépitement de ce qui prend feu sans raison.

La plupart des sociétés ne les tolèrent pas.

Mais là encore, il y avait une certaine harmonie entre certains qui étaient en séance et les assaillants venus de l’extérieur.

Comme cela s’est produit en 2017 avec les 14 tonnes de pierres tombées à l’intérieur de la salle, certains réclamaient à grands cris la suspension de la séance.

En 2017, ils ont « réussi ».

Le kirchnérisme était encore puissant.

L’addiction à la violence, le délire chronique de ceux enivrés par tous les incendies, sont ancrés dans l’idéologie paléontologique – il faut le dire – des kirchnéristes qui n’ont construit que des murs pour tout empêcher.

Les hallucinés de la place ont compilé le manuel du délire extatique des gangs qui éclate lorsqu’un groupe attaque avec l’excitation des bêtes qui sentent le sang, comme les tribus préhistoriques dans les guerres de feu.

Que proposaient-ils ? Rien sauf la préhistoire.

Tout ce qui s’est passé était d’une gravité insondable, et une grande tragédie ne s’est pas produite parce que le hasard l’avait voulu.

Le vote a été électrisant.

Un final avec les hordes primitives qui pullulent dehors, jetant dans leurs mains des objets qui étaient des armes.

Chaque gouvernement mérite des critiques (certains plus que d’autres) et ce gouvernement le mérite aussi.

Ses propagandistes ne l’aident pas. Ils l’aveuglent et l’aveuglent.

Mais entre la critique et les lance-flammes, il y a un abîme sans ponts.

Il décrit précisément l’un des personnages de Roberto Arlt dans « Les Lance-flammes » : « Il sent que les spirales de sa haine emmagasinent flexibilité et puissance. Cette haine est comme un ressort de tension. Dès que le crochet se brisera, “ma tête s’envolera vers les étoiles. Je me retrouverai avec un corps sans tête, ma gorge déversant, comme une pipe, des filets de sang”.

Je me retrouverai avec le corps sans tête. Une métaphore que pourraient bien énoncer les gangsters, qui une fois de plus, encouragés par des capitaines de banlieue, peut-être loués, voulaient une fois de plus briser la démocratie avec cette haine, chantant la gorge trachéotomisée par le slogan, criant des bêtises comme des griffes sonores, menaçant , violant toutes les valeurs, avec leur aura de totalitarisme dans leurs structures précambriennes. Entre ces dinosaures agressifs et la majorité, se constituent deux univers différents, incapables de communiquer entre eux.

La plupart d’entre eux travaillent, s’efforcent, étudient et attendent dans une angoisse paisible alors qu’ils traversent le territoire d’un ajustement accablant.

Au moins, ils attaquent. Ils ont frappé. Ils se séparent. Ils se déchirent.

Les minorités peuvent faire beaucoup de dégâts.

Parfois, ils battent violemment les majorités et prolongent leurs excès dans des politiques réfractaires à tout changement, quel qu’il soit.

La horde tribale primitive, au sens freudien du terme, se rassemble pour faire la guerre, et seulement pour faire la guerre, pour affronter, pour lapider.

La civilisation n’est parfois qu’un mince voile sur une brutalité bouillonnante qui, même minoritaire, peut mordre à la gorge la civilité politique et la liquider, ou la momifier dans les cercueils des pyramides dogmatiques argentines, debout malgré les des époques qui les ont décrochés de tout progrès.

Le pays choisit entre la horde primitive ou le chemin ardu de la coexistence, toujours en dissidence. Surtout en dissidence.

Nous vivons mille complexités et le feu qui brûle ne pardonne pas.

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