Les patients atteints de cancer ont besoin de doses de rappel pour éviter les cas graves de covid

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Mercredi 19 juin 2024, 11h00

| Mis à jour à 11h09

Les patients atteints d’un certain type de cancer doivent recevoir des doses de vaccin de rappel pour maintenir une immunisation suffisamment élevée contre le Covid pour leur permettre d’éviter, dans la plupart des cas, des complications graves ou des décès résultant d’infections par ce coronavirus.

C’est la principale conclusion d’une étude internationale pionnière réalisée par deux centres de recherche de Barcelone et publiée par la revue Nature Communications. Leurs efforts offrent aux autorités sanitaires une base scientifique pour inclure ce type de patients parmi les groupes particulièrement vulnérables, à qui il est recommandé chaque année de recevoir un rappel contre les nouvelles variantes du SRAS-CoV-2.

Les travaux menés par l’Institut de Santé Globale de Barcelone (ISGlobal), un centre de recherche promu par la Fondation La Caixa, et par l’Institut de Recherche sur les Soins Primaires Jordi Gol, ont déterminé que les patients atteints de cancer qui n’ont pas reçu la vaccination initiale complète de l’anticovid Le vaccin (la double dose) avait un taux de mortalité et un pourcentage de complications graves liées à l’infection virale qui était le double de celui des citoyens atteints du même type de maladie qui avaient reçu les deux vaccins.

Telles sont les conclusions d’une étude pionnière réalisée par des chercheurs espagnols qui ont analysé l’évolution de près de 185 000 patients.

Mais ce qui rend la recherche plus innovante est la confirmation scientifique que, malgré les bénéfices de la première vaccination au sein du groupe, il s’agit d’une mesure préventive insuffisante, car elle expose ces patients à de graves risques s’ils ne se rafraîchissent pas et se réarment périodiquement. leurs défenses avec des anticorps contre le covid. “Ce travail fournit des informations essentielles pour comprendre l’impact de la vaccination contre le Covid chez les patients atteints de cancer et aide à concevoir des politiques de santé publique qui permettent de protéger cette population vulnérable”, résume Talita Duarte-Sallés, l’une des responsables de la recherche.

Ces spécialistes ont tenté de combler une lacune de la recherche internationale sur l’efficacité des vaccins contre le coronavirus, celle du degré de protection des patients atteints de pathologies tumorales. Les analyses sur ce type de patients ont été très limitées, même si toutes les preuves médicales indiquaient qu’ils étaient plus en danger pour au moins deux faiblesses.

Premièrement, parce qu’il s’agit de personnes présentant un risque plus élevé de mortalité due à cet agent infectieux, notamment dans le cas de patients atteints d’un cancer du poumon, de néoplasmes du système sanguin ou de nombreux patients soumis à un traitement de chimiothérapie. Deuxièmement, parce que des études suggèrent que ces patients pourraient développer moins d’anticorps protecteurs contre le SRAS-CoV-2 que la population générale, notamment après la première dose du vaccin, deux aspects confirmés par ces travaux.

Les deux équipes de chercheurs de Barcelone affirment qu’il s’agit du travail le plus complet et exhaustif réalisé jusqu’à présent sur ce sujet, et le premier à utiliser des informations du monde réel, dérivées du suivi clinique des patients atteints de cancer pendant la pandémie et les années suivantes. Les spécialistes, pour étayer leurs conclusions, ont analysé les données cliniques de 184.744 patients atteints d’un certain type de cancer suivis par les soins primaires catalans, dont la moitié avait reçu la vaccination initiale complète anti-Covid et l’autre moitié ne l’avait pas reçu.

La recherche a également réalisé deux types de recoupement des données. D’une part, il a comparé les données sur la mortalité et les complications graves causées par le coronavirus entre les patients atteints de cancer ayant reçu le vaccin complet et ceux qui n’avaient pas reçu le double vaccin. Et d’autre part, ils ont comparé l’évolution clinique du Covid de ceux qui n’avaient reçu que la dose initiale du vaccin avec celle des 54 267 patients de l’échantillon qui avaient reçu une dose de rappel. “Nos résultats démontrent clairement que la vaccination contre le Covid-19 réduit significativement la mortalité et les complications graves chez les patients atteints de cancer, mais surtout chez ceux qui ont reçu la dose de rappel”, souligne Otavio Ranzani, responsable de l’étude chez ISGlobal.

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