Inconfort en présence à distance

Inconfort en présence à distance
Inconfort en présence à distance
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Après la pandémie et l’isolement sanitaire, les cours virtuels persistent ou, comme on dit, ils sont restés. Surtout dans les cours de troisième cycle. Au fil du temps, certains noms ont été inventés pour rendre compte des nouvelles modalités adoptées par l’acte éducatif : à côté de la virtualité, sont apparues la « présence à distance » et l’« hybridité ».

Cours virtuels

Ce sont ceux médiatisés par des écrans, via un système de réunion, comme Zoom ou Meet.

Nous savons que le « virtuel » fait référence à ce qui se développe en ligne, via Internet ; mais c’est aussi ce qui pourrait arriver, ou dont l’existence est possible. Ou douteux.

Qui d’entre nous qui se consacrent à l’enseignement universitaire n’a pas subi d’une manière ou d’une autre l’inconfort d’enseigner en voyant sur l’écran quelques visages, apparemment attentifs, et tant d’images de caméras éteintes ?

Qu’est-ce qui a été perdu de l’expérience de la réunion dans les vraies salles de classe ? Quelles ressources développons-nous pour atténuer cette distance avec les gens ?

La virtualisation des classes comme modalité d’enseignement a partiellement chevauché l’enseignement à distance, même s’il est clair que la différence réside, en principe, dans la simultanéité, ou dans son absence.

Synchronie/asynchronie sont les termes qui divisent les eaux : étude autonome, sans cours, avec instructions et matériels écrits ; C’est ce qu’on entend par enseignement à distance ; et, actuellement, il est traité via ces référentiels que nous appelons (aussi) classes virtuelles comme Moodle.

Présence à distance

Sorte d’oxymore, c’est l’astuce que le système universitaire argentin a inventée, avec l’accord de la CONEAU (Commission nationale d’évaluation et d’accréditation universitaire), pour justifier ce que la pandémie a laissé derrière elle et qui s’est prolongée, notamment dans les études de troisième cycle, avec quelques avantages.

Le premier concerne l’inclusivité : n’importe qui, n’importe où, quelle que soit sa distance, pourra participer à un certain cours organisé par l’Université, comme notre UNC ; L’enseignante sera chez elle en Alaska et les participants seront répartis dans le reste du monde.

Cette condition d’inclusivité implique aussi une économie : l’université n’aura pas à payer le billet et l’hébergement du professeur d’Alaska, par exemple, et chaque participant économisera des frais de déplacement et pourra rester chez lui, pour peu (ou pas du tout) ) coût. Cette situation a considérablement élargi le marché des cours postuniversitaires dits « en présentiel », dont la participation était jusqu’à récemment limitée aux personnes de la ville ou des villes voisines ou, dans une bien moindre mesure, de la région.

Mais, dans la même proportion, la concurrence s’est intensifiée : dans ces conditions, une résidente d’Ushuaia pourrait poursuivre le diplôme de troisième cycle de son choix dans une université de Catamarca, Cordoue, Cuenca, Lyon ou Essex. Dans tous les cas, il est entendu que la personne doit avoir l’argent nécessaire pour payer le cours enseigné et disposer des conditions technologiques nécessaires.

Ce qui est important dans cette affaire, c’est que les autorités qui réglementent le fonctionnement des cours de troisième cycle – les conseils supérieurs des universités, le ministère de l’Éducation nationale et le CONEAU précité – ont validé la présence à distance comme équivalente à la présence physique ; mais cela avec l’obligation que chacun des participants garde son appareil photo allumé et les yeux grands ouverts pendant toute la durée du cours.

Je doute que cela se produise et que cela soit exécutoire : combien de foyers disposent d’un espace permettant à l’étudiant de trouver des conditions d’isolement adéquates pour se conformer strictement à cette exigence ?

Classes hybrides

Les universités, certaines au moins, furent équipées de caméras et d’écrans pour affronter la nouvelle étape qui s’ouvrait : l’hybridité.

Que signifie? L’enseignant sera dans la vraie salle de classe et les élèves pourront y être ou chez eux connectés via Zoom ou Meet. L’enseignant parlera aux personnes présentes et aux personnes présentes à distance, qui seront des petits carrés sur un écran. Et il jonglera pour que personne ne se sente exclu de son regard et de sa voix ; il affichera ses meilleures conditions histrioniques ; Il aiguisera son imagination didactique pour que son travail ne soit pas un monologue, ou que le cours ne soit pas un simple discours, ou qu’il ne sache pas émouvoir les personnes présentes et celles présentes à distance.

Dans toute cette affaire, beaucoup de réflexion a été apportée aux étudiants, pour qu’ils ne ratent pas leur cours, leurs cours ; mais je pense que peu de choses ont été réfléchies et mises en œuvre en ce qui concerne le personnel enseignant : les corps des enseignants. Nous avons dû réussir à enseigner et à communiquer selon ces nouvelles modalités, en apprenant à volonté, sans formation formelle des institutions. Et sans discussions approfondies avec les acteurs et actrices eux-mêmes dans ce processus.

Il n’y avait pas beaucoup d’ateliers, de cours, de formations (ou de thérapies de groupe) à cette époque pour traiter l’inconfort que nous causaient la virtualité, la présence à distance et l’hybridité ; Mais personne ne pourra nous dire que nous n’enseignons pas, que nous ne le faisons pas.

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