Les traders profitent des nouvelles règles pour réaliser des profits lucratifs

Les traders profitent des nouvelles règles pour réaliser des profits lucratifs
Les traders profitent des nouvelles règles pour réaliser des profits lucratifs
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Après que le Royaume-Uni et les États-Unis ont interdit la vente future d’aluminium, de cuivre et de nickel russes à la Bourse des métaux de Londres, il n’a pas fallu un jour pour que les traders trouvent un moyen de profiter de ces nouvelles règles compliquées.

L’opportunité dans l’entrepôt mondial LME

L’opportunité réside dans les énormes tas de métal russe déjà présents dans le réseau mondial d’entrepôts du LME. Et le LME n’appréciera peut-être pas ce qu’il a prévu.

L’essentiel des sanctions est simple : aucun matériel russe produit après le 12 avril ne pourra être livré au LME. L’idée est que la restriction réduira la demande et les prix des produits russes, mais que les sociétés minières russes pourront toujours vendre à des acheteurs non américains et non britanniques en dehors du LME, où se déroule de toute façon la grande majorité du commerce mondial des métaux. Les prix ont d’abord augmenté suite à cette nouvelle, mais ont rapidement retombé, ce qui indique que les marchés ne s’attendent pas à des perturbations majeures.

La nouvelle opportunité commerciale

Aujourd’hui, alors que la poussière retombe, le buzz grandit dans le monde des métaux sur la façon dont les nouvelles règles, combinées à un certain nombre de bizarreries dans la structure contractuelle du LME et dans le système mondial d’entrepôts, ont créé une opportunité pour un commerce complexe mais lucratif. Plusieurs traders et courtiers ont souligné cette décision lors de conversations cette semaine, tandis que le PDG du LME, Matthew Chamberlain, a répondu aux questions à ce sujet lors d’un appel avec les acteurs du marché dimanche.

Pour le monde des métaux, il s’agit du dernier épisode d’une riche histoire de traders cherchant à exploiter les failles pour profiter des énormes stocks d’aluminium du LME, qui peuvent générer des centaines de millions de dollars par an en frais de stockage et de manutention.

Le focus sur le métal « Type 1 »

Les sanctions et la manière dont le LME a décidé de les mettre en œuvre ont créé un nouveau marché pour plusieurs catégories de métaux, avec des restrictions différentes pour chacune. Bien que la bourse ne puisse plus accepter la livraison de « nouvelles » fournitures russes, le Royaume-Uni a assoupli les règles précédentes pour permettre aux acheteurs britanniques d’accepter le métal russe qui était déjà dans le système LME lorsque les règles ont été annoncées.

Cette catégorie de métal, que le LME appelle « Type 1 », est celle sur laquelle de nombreux acteurs du marché se concentrent actuellement.

Le pourcentage croissant de stocks russes dans les entrepôts du LME est une question controversée depuis l’invasion de l’Ukraine, et cette part a encore augmenté ces derniers mois, dépassant les 90 % pour l’aluminium, après que les acheteurs britanniques se soient vu interdire en décembre de livrer du métal russe, ce qui rend des fournitures encore moins attractives pour les autres.

Mais les citoyens et les entreprises britanniques ne peuvent accepter que les fournitures russes qui étaient déjà dans le système LME avant le 13 avril – l’autorisation ne s’étend pas aux métaux enregistrés après cette date, ou « Type 2 ».

Point crucial : une fois que le métal de type 1 quitte le système, il perd son statut spécial. Si vous vous inscrivez à nouveau, vous serez classé comme type 2 et serez confronté aux mêmes restrictions. (Sur une base discrétionnaire, le LME permettra aux négociants de retirer leurs cargaisons et de les déplacer vers différents entrepôts tout en préservant le statut de type 1, mais uniquement dans des circonstances spécifiques.)

Le jeu

Premièrement, les traders se précipitent pour retirer les gros volumes de métal russe de type 1 déjà stockés sur le LME.

Ensuite, après l’avoir revendu (maintenant sous le nom de Type 2) au LME, ils peuvent conclure un accord avec l’entrepôt pour partager le loyer avec les futurs propriétaires. Pour les entrepôts, les accords de partage des loyers sont un moyen d’inciter les commerçants à livrer leurs produits dans leurs installations plutôt que dans celles de leurs concurrents.

Le commerce est complexe, mais l’idée est simple : ils parient en fin de compte que le métal peut rester là pendant des mois si les citoyens britanniques ne peuvent pas le récupérer et si de nombreux consommateurs industriels occidentaux n’en veulent pas. Auparavant, le métal aurait pu attirer les acheteurs chinois, mais dans les mois à venir, ce marché sera probablement inondé de métal russe nouvellement produit.

Et pour chaque jour où le métal reste là, le commerçant recevra une part des bénéfices de l’entrepôt.

Mardi, vous pouvez voir une indication possible que les traders s’orientent vers une forte augmentation des prix qu’ils paient pour obtenir du métal au comptant. Les contrats d’aluminium expirant dans la journée ont atteint une prime de 14 dollars par rapport à ceux arrivant à échéance un jour plus tard mardi, dans une condition connue sous le nom de déport, qui signale que les acheteurs se précipitent pour sécuriser leurs approvisionnements en espèces. L’écart de prix diminuait avant l’annonce des mesures, et c’était le jour avec le plus grand mouvement de l’écart depuis juin 2021.

Le déport entre les contrats d’avril et de mai s’est également clôturé avec une grande différence lundi. Plusieurs personnes impliquées dans le marché de l’aluminium au LME, qui ont demandé à rester anonymes, ont déclaré que les fortes variations des spreads reflétaient les traders cherchant à obtenir des tonnes pour ces accords de partage des rentes.

Mardi, près de 200 millions de dollars d’aluminium ont été demandés pour être retirés des entrepôts du LME, ce qui indique que le commerce est désormais en cours. 16 millions de dollars supplémentaires ont été demandés mercredi.

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