Le premier quart d’un gigantesque western

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Seule une star comme Kevin Costner peut se présenter au monde avec un film qui est une promesse, avec le premier quart de l’histoire qu’il veut raconter et qui est un projet gigantesque et ambitieux en quatre volets de l’épopée américaine et de la construction géographique, historique et sociale des États-Unis… Le voir, le juger, en parler… même si c’est comme regarder, juger et parler des vingt-cinq premières minutes de n’importe quel autre film. Ce chapitre 1 dure trois heures ; autant de chapitre 2, qui sortira dans un peu plus d’un mois, et il faut penser que les deux prochains auront une durée similaire.

Avant d’entrer dans les considérations sur ce quart et demi du film, la considération la plus urgente est que Kevin Costner apporte sur le plus grand des écrans que « le syndrome va continuer » des séries sur petit écran. Il s’agit donc d’un investissement : on verra s’il est aussi économique, mais, pour l’instant, d’une inversion (altération) de la pertinence du grand récit cinématographique qui désormais cherche toujours « les télés ». Mais Costner est une star, un acteur d’époque, voire un réalisateur de westerns presque aussi magnifique que certains de ses prestigieux prédécesseurs.

‘Horizon…’ est un western, et avec toute la vocation du classicisme, de la pureté, qui, même s’il n’est pas clairement apprécié au début, laisse penser que son chemin ne peut être que cela. Ces trois premières heures peuvent être considérées comme un long préambule, une diffusion sur le tapis du récit de la variété des personnages, des causes et des effets qui sont censés composer la grande fresque américaine projetée : plusieurs histoires qui se croisent et qui rappellent et soulèvent plusieurs des conflits qui se développeront, depuis la colonisation des terres, les luttes avec les tribus indigènes, l’aventure de construire des villes, de créer des systèmes juridiques ou d’affronter les différentes « fièvres », comme celle de l’or ou le désir de grands territoires et possessions.

Un film panoramique qui ouvre déjà les drames et les personnages intenses qui prennent probablement forme dans l’ensemble de l’œuvre, même si dans ce « petit épisode », il ne parvient pas à se concentrer sur toute la grandeur qu’il promet dans son voyage à travers le Far West. Il est très puissant à ses débuts, avec un épisode plein de cruauté dans la lutte entre les colons et les Indiens Apache qui les voient s’installer sur leurs terres. Il y a du drame, de la tragédie, de la tension et une certaine prudence de la part de Costner pour installer correctement la caméra des deux côtés. Costner n’apparaît que très loin dans le film, dans un épisode dramatique dans une ville minière… Mais la saga continue et continuera, et dans ce premier volet on peut voir l’ambition et la promesse de l’horizon.

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