Après les multiples sanctions occidentales contre la Russie et le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale contre Vladimir Poutine, pour l’invasion de l’Ukraine, le dirigeant russe a vu ses déplacements internationaux limités.
Poutine, qui a remporté un cinquième mandat présidentiel lors d’élections qui n’ont été ni libres ni équitables, a effectué cinq visites internationales depuis sa victoire. Leurs destinations ont été la Biélorussie, l’Ouzbékistan, la Chine, la Corée du Nord et maintenant le Vietnam.
Même si soutenir la Russie sur la scène internationale signifie risquer des sanctions, Poutine peut néanmoins compter sur plusieurs alliés fidèles. DW a dressé une liste des principaux partisans de la Russie, ceux à qui Poutine peut encore faire confiance et à qui il peut demander des faveurs en cas de besoin. Cette liste révèle à quel point la Russie est isolée sur la scène internationale.
Chine
La Chine, principal partenaire commercial de la Russie, a annoncé un partenariat « illimité » avec la Russie avant l’invasion de l’Ukraine. Depuis, elle l’a redoublé, malgré l’impact négatif que cela pourrait avoir sur l’économie et l’image internationale de la Chine.
La position de la Chine sur la guerre en Ukraine est loin d’être neutre. La preuve en est ses prétendus efforts diplomatiques pour convaincre divers pays de ne pas participer au récent sommet de paix suisse sur l’Ukraine, auquel l’agresseur, la Russie, n’a pas été invité. L’absence de la Chine y était également notable.
Pendant le conflit, les Chinois ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour maintenir l’économie russe à flot et servir de pays intermédiaire pour les biens militaires sanctionnés dont la Russie a besoin pour faire fonctionner sa machine de guerre.
La Chine communiste considère la Russie comme un partenaire stratégique pour contrer l’ordre mondial établi par les États-Unis et leurs alliés. Poutine s’est rendu en Chine en mai et Xi Jinping s’est rendu en Russie l’année dernière, renforçant ainsi des relations déjà étroites.
Corée du Nord
Sous la direction de Kim Jong-un, la Corée du Nord est isolée du monde, mais elle fait partie des pays qui ont noué une alliance avec la Russie et Poutine. Les deux pays viennent de signer un accord de défense, qui comprend un engagement de défense mutuelle en cas d’attaque de l’un ou l’autre pays.
La Russie a besoin de toute l’aide militaire possible, et la Corée du Nord, hautement militarisée, la fournira sans poser de questions. Pour Kim, n’importe quel allié vaut mieux que rien.
Chaque fois que les Nations Unies votent des résolutions condamnant ou arrêtant les actions de la Russie en Ukraine, la Corée du Nord, contrairement à la Chine, vote toujours contre.
Biélorussie
La Biélorussie, l’allié le plus proche et le plus dévoué de la Russie – certains diraient même « un État fantoche » contrôlé par la Russie – a de nombreux traités et accords avec la Russie, son plus grand partenaire économique.
La Biélorussie dépend de la Russie à plusieurs niveaux, depuis les importations de pétrole et de gaz jusqu’aux subventions économiques. La Russie dispose régulièrement de troupes et de matériel militaire stationnés sur le territoire de la Biélorussie, qui fut l’un des sites de l’invasion de l’Ukraine en 2022. Le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko a autorisé la Russie à garer ses armes nucléaires dans le pays.
L’Iran
Comme la Russie, l’Iran est un pays soumis à de fortes sanctions internationales de la part des pays occidentaux. C’est pour cette raison que les deux pays entretiennent une alliance économique et militaire solide. Selon les services de renseignement américains, la Russie et l’Iran ont fortement intensifié leur coopération militaire après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’Iran a fourni à la Russie des drones et des munitions, indispensables à l’armée russe sur la ligne de front. L’une des rares visites internationales de Vladimir Poutine après l’invasion de 2022 a eu lieu en Iran.
Après la mort du président iranien Ebrahim Raisi dans un accident d’avion en mai, Poutine a présenté ses condoléances et a déclaré qu’il le considérait comme un partenaire fiable, qui a grandement contribué au développement des relations amicales entre les deux pays.
Syrie
La Syrie est le bastion de la Russie au Moyen-Orient et le président du pays, Bashar Al Assad, est un grand admirateur de Poutine. La Syrie dépend largement du soutien militaire de la Russie, qui a établi une présence militaire régulière dans le pays pour aider son dirigeant à faire face à la guerre civile en cours.
Assad a déclaré que la guerre en Ukraine était une « correction de l’histoire et un rétablissement de l’équilibre perdu dans le monde après la désintégration de l’Union soviétique ». La Syrie, comme la Biélorussie et la Corée du Nord, a voté contre les résolutions de l’ONU appelant la Russie à mettre fin à l’invasion.
Viêt Nam
Le Vietnam et son gouvernement communiste sont les derniers à renforcer leurs liens avec la Russie. Le pays a signé un accord de défense stratégique avec la Russie alors que Poutine effectuait une tournée en Asie, au cours de laquelle il cherchait à améliorer la portée internationale de la Russie et discutait du commerce, de la défense et de la guerre en Ukraine.
Le Vietnam a évité de condamner l’agression russe en Ukraine. Au cours de sa visite, le président vietnamien To Lam a félicité Poutine pour sa réélection en mars et l’a félicité pour avoir atteint « la stabilité politique intérieure ». De son côté, Poutine a assuré que le renforcement du partenariat stratégique avec le Vietnam était l’une des priorités de la Russie.
(ms/rml)
