Le cimetière de Cúcuta est une fosse commune de cadavres, il y a des ossements dans les murs et les plafonds

Le cimetière de Cúcuta est une fosse commune de cadavres, il y a des ossements dans les murs et les plafonds
Le cimetière de Cúcuta est une fosse commune de cadavres, il y a des ossements dans les murs et les plafonds
-

L’intervention de la Juridiction Spéciale pour la Paix et de l’Unité de Recherche dans le cimetière le plus important de Cúcuta révèle des milliers de corps irrégulièrement disposés – crédit Mario Caicedo / EFE

Pendant la pandémie de covid-19, un mur du cimetière central de Cúcuta s’est effondré et a révélé des sacs noirs remplis de restes humains dont l’identification était incertaine. Ce charnier de corps, presque personne ne connaissait son existence.

Selon une enquête menée par Maelstrom et La Ligue contre le silencecet incident, survenu exactement le 10 octobre 2021, a déclenché l’alarme sur des décennies d’irrégularités dans ce cimetière.

Vous pouvez désormais nous suivre sur notre Chaîne WhatsApp et en Facebook.

Depuis ce dimanche, il y a trois ans, l’Unité de recherche des personnes portées disparues (UBPD) et la Juridiction spéciale pour la paix (JEP) sont intervenues à plusieurs reprises dans le cimetière, révélant des scènes choquantes : niches ouvertes, pierres tombales tombées et restes humains dans des sacs non identifiés ; même avec des os et autres restes humains sur les murs, les plafonds et les sols, sans enterrement approprié. Une zone particulièrement problématique est connue sous le nom de « La Piscine », un réservoir à ciel ouvert rempli de sacs de restes humains.

Les investigations ont révélé que le cimetière était le principal destinataire des corps non identifiés et identifiés non réclamés de 1985 à 2016. Il a été établi qu’au moins 770 personnes, pour la plupart victimes du conflit armé dans la région de Catatumbo, y ont été enterrées.

Au cours des interventions médico-légales, l’UBPD a trouvé des restes humains qui confirment l’ampleur de l’horreur vécue dans le Nord de Santander – crédit Nicole Acuña/ EFE /Autorisation de Juridiction Spéciale pour la Paix

Le manque de capacités et d’infrastructures pendant la pandémie a exacerbé le problème, selon les informations mentionnées par El Espectador, le 25 février 2024.

María del Pilar Valencia, juge du JEP, a indiqué que parmi les vingt processus de mesures conservatoires en cours, le cas du Cimetière Central de Cúcuta est le plus critique. « En raison de l’ampleur, de la gravité et du non-respect des obligations des autorités locales, il s’agit du Cimetière Central de Cúcuta ».

Cela se reflète dans le nombre de corps disposés de manière irrégulière et dans l’absence d’identification précise. En outre, précisant que nous parlerions de près de quatre mille personnes disparues dans le nord de Santander, dont les restes pourraient se trouver dans ce cimetière.

“L’UBPD a identifié une ligne d’enquête qui examine l’entrée irrégulière de cadavres entre 1999 et 2008”, a déclaré un représentant du groupe de travail territorial Norte de Santander de l’UBPD, selon Maelstrom. Cette période coïncide avec un nombre important de disparitions forcées dans le département.

Dans le Cimetière Central de Cúcuta, trois sites d’intérêt ont été intervenus pour l’identification des corps des personnes disparues – crédit Unité de Recherche des Personnes Disparues/page web

Lors d’une intervention en février 2024, la JEP et l’UBPD ont retrouvé 211 victimes présumées de disparition forcée dans un monument connu sous le nom de San José. Ce cimetière pourrait être le plus grand charnier enregistré en Colombieil a souligné Le spectateur.

Le cimetière, en activité depuis 1885, est confronté à de mauvaises pratiques de gestion depuis des décennies. Carlos Ariza, anthropologue légiste à l’UBPD, a expliqué à Maelstrom Quoi « Le problème ne touche pas seulement le cimetière de Cúcuta, mais aussi d’autres cimetières municipaux de Colombie, où les corps non identifiés ne génèrent pas de revenus. »».

José Vicente Leal Dávila, qui était administrateur du cimetière, a admis que des personnes non liées à l’administration proposaient des services de location et de vente de coffres-forts, selon l’enquête du média susmentionné. Cela a encore compliqué le processus d’identification et le traitement approprié des corps.

Le 29 avril 2024, coïncidant avec la Journée nationale de la mémoire et de la solidarité avec les victimes du conflit armé, set a noté l’extension des mesures de précaution aux cimetières de Villa del Rosario et de Puerto Santander, où a été admise la crémation de personnes dans des fours crématoires..

Image de référence. L’UBPD découvre 211 victimes de disparition forcée au cimetière central de Cúcuta – crédit Mauricio Dueñas Castañeda/EFE

Des témoignages et des documents révèlent que le cimetière servait de lieu de disparition des corps bien avant l’arrivée du paramilitarisme en 1999. Wilfredo Cañizares, défenseur des droits humains, a raconté comment les corps des « victimes de la Police F2 » ont été jetés dans le cimetière, rendant visible l’implication de la force publique dans les disparitions forcées..

Les groupes armés illégaux ont interdit l’entrée du Parquet et du Corps Technique d’Investigation (CIT) dans certaines zones rurales, empêchant ainsi la récupération des corps. Luisa Lázaro, de la Fondation Progresar, dénonce que « dans plusieurs cas, les corps des personnes tuées au combat n’ont pas été autopsiés ».

Le défi, selon l’enquête menée par Vorágine et La Liga Contra el Silencio, réside dans la capacité de l’UBPD à identifier et à restituer dignement les corps retrouvés. Une stratégie comprend la nécrodactylie et le croisement des données dans le système d’information du réseau de médecine légale sur les personnes et cadavres disparus (SIRDEC). Carlos Ariza a souligné que « chaque corps retrouvé a une histoire et une opportunité de refermer une plaie ouverte dans la mémoire du conflit armé en Colombie ».

-

PREV L’hôpital Dr Gustavo Fricke est prêt à accueillir des triplés extrêmement prématurés nés à 31 semaines de gestation – G5noticias
NEXT Œil! Un jeune homme est mort après la foudre à La Guajira