Élections en France : le geste risqué de Macron et les critiques de Le Pen

Élections en France : le geste risqué de Macron et les critiques de Le Pen
Élections en France : le geste risqué de Macron et les critiques de Le Pen
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samedi 29/06/2024

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Dernière mise à jour 17h40

Ce dimanche 30 juin se tiendra en France le premier tour des élections législatives avancé par le président Emmanuel Macron.

Le format français nécessite un second tour qui aura lieu le 7 juillet, où seront définis les 577 sièges du Parlement et de là émergera le Premier ministre, qui devra gouverner aux côtés du président.

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Les résultats des élections législatives de l’Union européenne (UE) et la crainte d’une plus forte croissance de la tendance en faveur de la droite française mettraient en échec le poids du parti au pouvoir. Aller de l’avant pourrait devenir un coup de maître pour éviter une reconduction défavorable en 2027 ou être votre carte suicide.

Les chiffres et les risques de Macron

La situation électorale dépend en grande partie des résultats des élections parlementaires européennes en France.

Le 10 juin, le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen l’a emporté avec 31,37 %, contre 14,60 % pour Besoin d’Europe de Macron.

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Macron promeut un pacte électoral contre la droite

Bien qu’il y ait une croissance notable de la vague de droite en Europe, le cas français se distingue par l’avantage des voix et par le triomphe du parti d’extrême droite dans l’UE, le Groupe Identité et Démocratie (ID), qui au niveau de l’Union, ils restent la quatrième force.

Macron, avec son pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections, parie qu’il arrêtera l’avancée de l’opposition à temps et maintiendra son poids semi-présidentiel. Le risque s’avère être la possibilité de nuire davantage à son image et de l’affaiblir dans un éventuel duplex avec Le Pen.

Emmanuel Macron. Crédit : Christophe Ena/Reuters

Le panorama est encore plus complexe pour le parti au pouvoir si l’on en croit les dernières enquêtes de Harris Interactive, IFOP, Elabe, Ipsos, Odoxa et OpinionWay. Les pourcentages montrent également une croissance du Nouveau Front Populaire (PFN), l’alliance de gauche qui dépasserait même le parti au pouvoir.

Marine Le Pen. Crédit : Sarah Meyssonnier/Reuters

En plus, Macron n’a prévu que quatre jours pour présenter les listes. Ouverte deux jours après l’appel, la période d’inscription s’est terminée le 16 juin, laissant place à une vague brutale de détenus inhabituels, dont le centre-droit Éric Ciotti qui s’est mutiné dans le bureau de Los Republicanos (LR) après que son parti n’a pas approuvé un accord avec Le Stylo.

Ce que disent les derniers sondages

  • Harris Interactive (21-24 juin 2024) : RN 33 %, parti au pouvoir 20 %, PFN 27 %
  • IFOP (20-24 juin 2024) : RN 36%, parti au pouvoir 20,5%, PFN 29,5%
  • Elabe (19-21 juin 2024) : RN 35,5%, parti au pouvoir 21%, PFN 27%
  • Ipsos (19 et 20 juin 2024) : RN 31,5%, parti au pouvoir 19,5%, PFN 29,5%
  • Odoxa (19 et 20 juin 2024) : RN 33%, parti au pouvoir 19%, PFN 28%
  • OpinionWay (19 et 20 juin 2024) : RN 35%, parti au pouvoir 22%, PFN 28%

Le Pen devra négocier

S’il n’obtient pas de majorité, le RN devra se mettre d’accord avec le reste de l’opposition pour positionner Marine Le Pen comme Premier ministre de la France.

En raison de la période éphémère de négociations accordée par le président et de l’historique logique des discussions, les relations avec Los Republicanos (LR) et avec Reconquista, partenaires politiques possibles, ont été partiellement endommagées.

Marine Le Pen. Crédit : Sarah Meyssonnier/Reuters

Malgré son chemin pavé, Le Pen doit également lutter contre le précédent selon lequel les pourcentages finaux de son parti lors des élections qui définissent le Premier ministre sont généralement inférieurs à ceux des élections européennes et de celles qui élisent le président. Avec un accent particulier sur le ruissellement obligatoire.

Un autre facteur est le rôle que jouent dans la rue les organisations sociales et les partis comme le Parti communiste. L’exemple de cette semaine est venu avec les manifestations massives lundi dans diverses villes du pays. A Paris, ils ont assuré la présence de 10 mille manifestants.

Plusieurs personnes assistent à une manifestation organisée par des organisations féministes pour protester contre le parti d’extrême droite français Rassemblement National (Rassemblement National – RN), avant les prochaines élections parlementaires françaises, à Paris, en France, le 23 juin 2024. Crédit : Gonzalo Fuentes /Reuters

L’axe de cet appel qui a rassemblé quelque 200 groupes et syndicats défendant les droits des femmes était justement les luttes concernant le genre.

“Lors des débats sur la possibilité de faire de l’avortement un droit constitutionnel, nous avons pu constater à quel point les députés d’extrême droite se sentaient très mal à l’aise sur la question, demandant que les berceaux soient remplis de bébés français”, a commenté Shirley Wirden, responsable du parti des femmes. droits du Parti communiste français.

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