Du gaz et des dollars. Rien ici, rien là-bas

Du gaz et des dollars. Rien ici, rien là-bas
Du gaz et des dollars. Rien ici, rien là-bas
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En 1983, David Copperfield, célèbre magicien américain, fait disparaître la Statue de la Liberté devant des millions de personnes. Ce fait est entré dans l’histoire de l’illusionnisme comme le tour le plus incroyable réalisé depuis des décennies.

Mais le règne de cet étonnant acte de magie a pris fin en 2014. À la fierté de la nation, deux magiciens boliviens ont crié : « Rien ici, rien là-bas. Ne touchez pas! Travailler dur!” Ils ont provoqué l’évaporation des réserves de gaz naturel et des réserves internationales de la Banque centrale de Bolivie (BCB).

Les mauvaises langues paysannes disent que le célèbre faiseur de miracles Copperfield, après avoir appris de tels exploits, a voulu venir en Bolivie, mais s’est vu refuser un visa. On soupçonnait que, pour surmonter l’enchantement plurinational, il envisageait de faire disparaître d’un seul coup de magie le musée d’Orénoque et le téléphérique.

Dans les années 70, avec l’exportation de gaz naturel vers l’Argentine, l’économie bolivienne a entamé l’ère de cette énergie prometteuse de développement économique et social. Dans les années 1990, l’espoir a triplé lorsque le gaz a commencé à être exporté vers le gigantesque marché du Brésil. Pour servir ces marchés en développement, le pays a commencé à explorer de nouveaux domaines.

À son apogée, la Bolivie possédait environ 30 000 milliards de pieds cubes (TCF). Ce chiffre a été gonflé selon le gouvernement Morales. En 2009, les réserves prouvées s’élevaient à 9,94 TCF. En grande pompe, en 2017, une augmentation à 10,7 TCF a été annoncée et que, avec les réserves probables et possibles, 14,7 TCF pourraient être atteints. (Source Sproule International limitée). L’approvisionnement en gaz des marchés intérieurs et extérieurs a été garanti pendant des décennies. Nous l’étions d’autant plus sur une mer de gazselon Luis Sánchez, ministre des Hydrocarbures de l’époque.

Après ces données, nous n’avons plus jamais connu le niveau des réserves de gaz du pays. Et soudain, face à la baisse des revenus d’exportation en 2014, les célèbres magiciens du changement sont entrés en action. Huevín et Tilin.

En une décennie, ils ont fait disparaître la flaque et la mer de gaz. La magie passe, la propagande à gogo et il s’avère que, aux yeux de millions de personnes, les exportations de gaz, qui, en 2014, s’élevaient à 6,6 milliards de dollars, sont tombées en 2023 à 2,37 milliards de verts. La production de ces hydrocarbures, qui était il y a 10 ans de 60 millions de mètres cubes par jour (MMCD), d’ici 2023, sera réduite à 35 MMCD. En 2014, les revenus gaziers perçus par l’État s’élevaient à 5 489 millions de Washington.

L’année dernière, ce chiffre est tombé à 2 milliards de légumes verts. En d’autres termes, 3 489 millions de dollars ont disparu de l’État bolivien.

Devant un public hypnotisé et servile composé de prêtres et d’enfants de chœur en voie de changement, ils accomplirent l’acte suprême : ils firent disparaître le gaz. Ils ont arrêté d’investir dans l’exploration. Avec des doigts agiles, ils ont réduit les investissements publics dans l’exploration de nouveaux puits, de 646 millions de dollars en 2014, à seulement 150 millions de Washington.

Les frères et compagnons du processus de changement ont vibré face à cette astuce unique qui consiste à étrangler la poule aux œufs d’or, YPFB, à couper les surplus qui font fonctionner le sacro-saint modèle économique. Pris dans leur ruse, tous deux s’accusent mutuellement d’être responsables de la farce consistant à faire disparaître le gaz. Et désormais, les réserves prouvées de gaz seraient de l’ordre de 2 TCF.

Autre exploit célébré au délire de leurs adeptes, les deux magiciens ont fait disparaître plus de 13 milliards de dollars des réserves internationales de la BCB. Ici, l’astuce était moins sophistiquée. Nos prestidigitateurs en question ont découvert que, pour combler l’écart entre dépenses excessives et investissements inefficaces, la meilleure chose à faire était de dépenser les réserves internationales de la BCB. Cette astuce a duré au moins 10 ans. L’État retirait systématiquement une ration journalière de 3,6 millions de dollars des coffres de la Banque centrale. Simplement, les devises étrangères ont été gaspillées dans les dépenses courantes, dans des entreprises publiques inefficaces et dans des investissements à la rentabilité douteuse. Ici, les illusionnistes prenaient les dollars de la galère et les jetaient en l’air pour le plaisir d’un public en délire et à la fièvre consumériste inépuisable. Dans les deux cas, il n’existait aucun moyen juridique ou politique de les calmer.

L’épopée du modèle de développement racontée avec ferveur religieuse s’est construite autour de trucs, trucs et astuces.

Les non-croyants de la nouvelle religion du gaspillage de gaz et de dollars ont été écorchés devant l’opinion publique, les accusant d’hérétiques apatrides et de vipères venimeuses des marais néolibéraux.

Les maîtres de la manipulation et de la fausse déclaration se battent désormais et montent sur scène sur deux places différentes : « Jeune électeur, papa churro, amoureux de la cholita, approche sans crainte, je vais faire une autre magie du siècle. Hé, petit gars en bleu, ne marche pas sur mon serpent, tu ne vois pas qu’il est en plastique ? Rien ici, rien là-bas. « Ne touchez pas, travaillez avec vos yeux ! » Passons maintenant à l’astuce suivante : faire disparaître les ressources des retraités qui sont dans la gestion à long terme des pensions publiques.

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