Le dernier débat sur les retraites

Le dernier débat sur les retraites
Le dernier débat sur les retraites
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La semaine dernière, la Chambre des Représentants a approuvé lors du dernier débat le projet de réforme des retraites promu par le Gouvernement National. La décision de la Chambre a été controversée, car elle a donné son approbation au texte tel qu’il avait été approuvé auparavant en séance plénière du Sénat. La réforme a été remise en question par l’opposition et sera sûrement poursuivie devant la Cour constitutionnelle pour vices de procédure et, plus particulièrement, pour le manque de débat – d’évitement, disons nous, les avocats – dans cette dernière phase du processus législatif. De leur côté, les majorités qui ont approuvé la nouvelle loi soutiennent que l’opposition avait utilisé certaines stratégies pour retarder le débat au sein de l’Assemblée législative et qu’il était très probable que, si le débat s’était poursuivi à la Chambre, la réforme n’aurait pas abouti. approuvé compte tenu de la fin imminente de la législature.

Le problème que la Cour devra résoudre n’est pas si simple pour deux raisons. Premièrement, parce qu’il est clair que dans une démocratie constitutionnelle dotée d’un congrès bicaméral, les citoyens s’attendent à ce qu’il y ait un débat public suffisant et approprié dans les deux chambres sur les initiatives législatives qui améliorent le traitement des lois et intègrent les visions de nos représentants. Deuxièmement, il est clair que le projet a été formellement approuvé par les majorités parlementaires, qui ont choisi de soutenir le texte convenu au Sénat pour éviter son effondrement.

Existe-t-il un devoir de délibération minimale de la part du Congrès ? La question est profonde et comporte des complexités techniques que je ne peux pas aborder en détail dans cet article, mais il est clair que la Cour n’a pas adopté une position unique sur la question. En de rares occasions, il s’est montré très exigeant envers le Congrès et a demandé aux législateurs un débat éclairé et un minimum de délibérations sur des questions importantes. Un cas allant dans ce sens est celui de la TVA en 2003, dans lequel la Cour a déclaré inconstitutionnalité l’article d’une réforme fiscale qui étendait la taxe à divers biens et services, y compris certains produits de première nécessité. Dans le cadre de son argument en faveur de la déclaration d’inapplicabilité de l’article, la Cour a estimé que le Congrès avait adopté cette décision sans le minimum de délibération publique sur les implications que cela aurait au regard des principes de progressivité et d’équité en matière fiscale. Le cas récent de la déclaration d’inconstitutionnalité du Code électoral, avec ses particularités, pourrait également être encadré dans ce groupe de décisions.

Cette règle n’a cependant pas constitué la position dominante de la Cour constitutionnelle sur la question. Plus qu’un devoir, la délibération a été traitée dans de multiples décisions comme un droit des membres du Congrès. Cela signifie, selon la Cour, qu’une loi est conforme au débat lorsque les conditions formelles sont remplies, que les droits des minorités à intervenir dans le processus parlementaire sont respectés, qu’un vote est pris et qu’une décision est prise sur la mesure proposée. Il s’agit d’une règle conforme à la définition même du débat dans le règlement du Congrès, qui l’entend comme la soumission à la discussion de toute proposition ou projet.

Telle a été la position de la Cour, par exemple, dans l’arrêt sur la première réélection du président Uribe de l’époque. Dans cette affaire, la Cour a analysé l’accusation d’absence de débat à différents moments du traitement de la loi législative. En fin de compte, la Cour a rejeté l’accusation parce qu’elle a estimé que le Congrès avait adopté une décision implicite de mettre fin au débat à titre d’illustration suffisante, puisqu’aucun membre du Congrès n’était inscrit pour participer au débat ou demander l’utilisation de la parole au début de la discussion. conduit les présidences à passer au vote. Ceci, a insisté la Cour, peut se produire rapidement et cela ne constitue pas en soi un défaut dans la procédure législative.

Selon la Cour, le débat est évité lorsque des membres du Congrès s’abstiennent délibérément de discuter et de voter sur une initiative, mais cela doit être apprécié dans le contexte spécifique de la discussion de chaque initiative. Le Congrès fait preuve, conformément à la jurisprudence constitutionnelle, d’une relative créativité dans le processus d’approbation des lois ; Ce n’est pas quelque chose d’extrêmement rigide et, bien que la jurisprudence défende la voix des minorités dans le processus législatif, elle fait également preuve de respect envers le travail du Congrès et de ses conseils d’administration visant à empêcher les secteurs minoritaires de faire obstacle à l’approbation des lois. Il appartiendra alors à la Cour de juger si la décision des majorités d’approuver le texte de la Chambre pour éviter le retard qui conduirait à une non-approbation est dans les limites de la Constitution et des règlements du Congrès. En d’autres termes, la question de savoir si les majorités de la Chambre ont franchi ou non la ligne de créativité tracée par la Cour elle-même.

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L’absence de débat ne sera sans doute pas le seul reproche auquel sera confrontée la réforme. Le dernier débat sur les retraites aura lieu devant la Cour constitutionnelle.

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